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Le monopole de la "violence légitime" en question

Jean Louis Caccomo Publié le 01 mars 2003
1835 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Chroniques en liberté

« La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » –Art.12, Déclaration des droits de l'homme de 1789 L'État tire sa légitimité du fait qu'il se présente comme le seul agent capable d'offrir des biens et services que les entreprises privées livrées à elles-mêmes ne sauraient produire du fait de l'absence de rentabilité immédiate ou de l'impossibilité de faire payer directement leurs bénéficiaires. Mais, il faut bien avouer que ces biens et services, que les entreprises privées ne sauraient produire spontanément, sont de plus en plus rares au fur et à mesure que l'espace du marché est libre de se développer. Les initiatives privées ne sont pas les plus maladroites en matière de financement de la recherche fondamentale ou dans le domaine social et humanitaires, que ce soit par l'entremise des entreprises ou de fondations privées. Le monopole public de l'Éducation nationale ne peut guère recevoir de justifications théoriques et pratiques quand on observe que des entreprises privées sont aptes à produire un service d'éducation de qualité trouvant une clientèle même en France où les parents ont pourtant déjà contribué, à travers l'impôt, à l'effort d'éducation. Cependant, même les partisans d'un État minimum s'accordent pour reconnaître à l'État des fonctions irremplaçables. Dans la conception de l'État-gendarme, l'État a pour mission essentielle de produire la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières. La sécurité est en effet un bien précieux sans lequel les activités économiques auraient peine à prendre toute leur place. Et il n'y a guère de liberté sans sécurité. Dans un climat d'insécurité permanent, où chacun pourrait obtenir sa richesse en pillant les autres, il n'y aurait pas de grandes motivations à travailler et à échanger. La loi du plus fort, qui implique la violence, se substituerait à la loi du marché fondée sur le contrat et le consentement. C'est pourquoi le besoin de sécurité est un besoin naturellement ressenti par les gens au même titre que le besoin de se nourrir ou de se loger. Est-ce à dire qu'il revient à l'État de nourrir, loger et protéger les gens au risque de maintenir les individus dans une enfance – et donc une dépendance – prolongée? L'État-rempart Il apparaît pourtant que les questions de protection, police, justice et défense font l'objet d'un traitement particulier. On accorde, en effet, traditionnellement à l'État le monopole de la force légitime pour assumer ses missions de production de sécurité et de maintien de l'ordre(1). Mais, cette concession laissée à l'État n'est pas sans paradoxe. En accordant dans ce domaine si sensible un monopole à l'État, au risque de démunir (et de désarmer) l'individu, l'État contribue d'une certaine manière à décupler les sources de l'insécurité. Remarquons au passage que cette notion de « ...
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