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Le New Deal de Roosevelt n'a pas résolu la crise de 1929. Il l'a prolongée.

Vincent Bénard Publié le 29 octobre 2008
3782 mots - Temps de lecture : 9 - 15 minutes
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Objectif Liberté

Les nouveaux dealers passent à l'attaque ! La crise actuelle a fait revenir à la mode les économistes néo-keynesiens et suscite une demande politique irrationnelle en faveur de nouvelles interventions de l'état "en faveur de" tel ou tel groupe de pression. Pour appuyer ces demandes, le terme de New Deal revient sans cesse sur le devant de la scène médiatique. Entre le président de la CGPME qui voudrait un New Deal pour les PME, et Daniel Cohn-Bendit ou l'ONU, par la voix du très médiocre Ban Ki moon, qui appellent à un "New Deal écologique", en passant par le chroniqueur de BFM et président d'Euroland Finance Marc Fiorentino qui réclame un "New deal Européen", tel autre qui veut le New Deal de la Fibre optique... Les New Dealers passent à l'attaque ! Je deales, tu deales... Ah, le new deal... La main vertueuse de l'état, incarnée par le preux (et démocrate, cela ne gâte rien) Franklin Delano Roosevelt, FDR pour les intimes, main salvatrice venue guérir l'Amérique des errements d'un capitalisme devenu fou dans les années 20, suite à une politique, comment dit on, déjà ? Ah oui, "ultra-libérale" conduite par ses prédécesseurs... Cela ne vous rappelle rien ? Mais oui, bien sûr, c'est exactement la même soupe qui nous est resservie à 80 ans d'intervalle. Pures billevesées ! Car pas plus que la crise actuelle n'est une crise d'un "ultra libéralisme" qui n'existe guère que dans les fantasmes des gauchistes et les calculs des politiciens dirigistes, la crise de 29 ne fut celle du capitalisme sauvage, moins que jamais, la gestion de la crise par Herbert Hoover fut libérale, et surtout, les politiques de Roosevelt, loin de résoudre les problèmes issus du Krach de 1929, les ont au contraire prolongés. Sources non-conformistes Plusieurs livres ont tenté de déconstruire l'image idyllique du New Deal bâtie par les interventionnistes au lendemains de la guerre, profitant de ce que Roosevelt soit devenu une icône intouchable juste après son décès avant la fin de la guerre, dont il était considéré comme le grand triomphateur et libérateur, à juste titre. Digression : Je reconnais d'ailleurs bien volontiers à Roosevelt un rôle politique plus qu'essentiel dans le sauvetage des démocraties européennes occidentales entre 1940 et 1945, dont je suis un bénéficiaire très direct, ayant eu la chance de ne pas naître en Europe Orientale. Rien que pour cela, je ne prétends pas déboulonner totalement l'icône FDR, malgré toutes les turpitudes que de nombreux ouvrages ont révélé à son sujet. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas tenter de rétablir un peu de vérité dans l'océan de désinformation qui nous est servi aujourd'hui autour de New Deal, pas vrai ? Parmi les ouvrages recommandables, je n'ai pas lu le récent "The Forgotten Man" d'Amity Schlaes, dont l'auteur, chroniqueuse économique pour Bloomberg TV, fait partie de ceux qui avaient averti en 2005 que le système Fannie Mae courrait à sa perte. Les critiques sur amazon (US) sont excellentes. D'autres excellents livres existent sur le New Deal. Le très classique "America's great depression" de Murray Rothbard est excellent, et disponible gratuitement en PDF depuis le site des flamands de WorkForAll, un des tous meilleurs think tanks européens, et je pèse mes mots. C'est clair, bien écrit et facile à comprendre malgré une tenue intellectuelle de haut niveau. Mais si le seul nom de Rothbard, l'idole des anar-caps, vous fait fuir, Schlaes propose d'autres livres sur la page de garde de son site web. L'un d'entre eux, le très technique "New Deal policies and the persistence of great depression", publié en 2001 par Cole et Ohanian, économistes à la FED de Minneapolis, a le bon goût d'être disponible gratuitement sur le site de l'université de Yale. Sa conclusion: "le new deal a prolongé la crise de 7 ans". Très intéressant pour un économiste, je dirais même indispensable pour tout travail de recherche approfondi, mais honnêtement pas très vulgarisateur. Mais vous pouvez vous contenter de ce communiqué de présentation en une seule page... Plus superficielle, hélas. Mais si vous recherchez un document synthétique, facile à lire, gratuit, et limité à 15 pages, je vous aiguillerais sans hésitation sur l'étude de Lawrence Reed, économiste et président du MacKinnac Center, téléchargeable en PDF ou lisible en ligne. Le journal de la crise de 1929 et du New Deal Pour ceux que l'anglais rebute, je vous en ai fait un très rapide résumé : La FED, nouvelle banque centrale, déjà mal inspirée ! En 1913, l'état US met fin au système de monnaie privée qui prévalait jusque là dans de nombreux états de l'union, afin de pouvoir financer par la planche à billets les déficits d'une guerre mondiale qui s'avérait inévitable, et parce que le conflit rendait impossible les transferts d'or de banque à banque. Le lien des monnaies à l'or n'est pas rompu, mais il est distendu. Dès cette époque, les économistes autrichiens, au premier rang desquels Ludwig Von Mises, prédisent que le nouveau système sera instable. Après guerre, la FED manque de maitrise de son nouveau jouet, et augmente trop vite les émissions de dollars, par une politique de taux faibles, pour "soutenir l'expansion économique" des "roaring twenties". Il en résulte une "bulle d'actifs", laquelle oriente l'argent trop facilement gagné, entre autres, sur les marchés d'actions, en plein boom. (je reviendrai un jour prochain sur le problème des bulles, et des politiques "bullaires" - Le mystère de la localisation des bulles -- Pourquoi celle ci s'est produite sur les actions, celle là sur les dotcom, les fonds asiatiques, ou l'immobilier ? --- reste pour moi entier...) L'expansion monétaire provoque des craintes inflationnistes: en 1928, la FED décide d'opérer une vaste contraction monétaire qui aboutira à la disparition sur 3 ans de près du quart de la monnaie en circulation. Un tel rationnement conduit à la pénurie, dont le krach d'octobre 29 ne fut que la première manifestation, mais pas la cause. Il faut d'ailleurs noter que le PER (Price on earnings ratio) de la bourse avant le Jeudi noir était de 19, ce qui est élevé dans l'absolu, mais pas explosif. A ce stade, vous noterez donc que ce sont des décisions d'état, et un monopole octroyé par l'état ...
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