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Le plus dur de la crise est encore devant nous (bis repetitam)

Vincent Bénard Publié le 22 juillet 2009
2118 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Objectif Liberté

Je sais, j'abuse, avec mon pessimisme récurrent. Et en plus, je plombe vos vacances. Que cela ne vous empêche pas d'en profiter ! Pour les bonnes nouvelles, rendez vous en 2011. Au menu du jour: la SFEF (la quoi ? ), la Pennsylvanie, le Japon, le monde entier, un cygne noir qui pense comme moi, et la fusion-acquisition du siècle ! ------------ La SFEF : notre mini Fannie Mae finalement sortie du bilan de l'Etat ! La SFEF, "Société de Financement de l'Economie Française", est une structure mixte créée en catastrophe à la fin de l'année 2008 pour, selon le gouvernement, apporter des liquidités aux banques pour qu'elles financent l'économie. La SFEF émet une dette garantie par l'état et reprête aux entreprises avec une ressource moins coûteuse que s'il avait fallu emprunter sans la garantie publique. Cela ne vous rappelle rien ? Mais oui, Fannie Mae et Freddie Mac fonctionnaient comme cela, même si la destination des prêts n'était pas la même ! De fait, les ratios financiers de la SFEF laissent songeurs: Le machin n'a pas de site web officiel -- la transparence, c'est dépassé -- on sait donc simplement grâce aux échos que 7 grandes banques françaises en détiennent 66% (quoique HSBC soit dans la liste, mais passons), et l'état 34%. Selon les échos toujours, la SFEF aurait 50 millions de capital (source) et aurait émis pour... 75 milliards de dette, soit 4% du PIB. Je répète, on ne rêve pas: 50 Millions de fonds propres, 75 milliards d'émissions... Avec un bilan aussi fragile, la probabilité de devoir faire jouer la garantie de l'état si la conjoncture met beaucoup d'emprunteurs en défaut est forte, et logiquement, la dette de la SFEF devrait être comptée comme une dette publique et non comme une caution hors bilan. Mais l'état ne veut surtout pas que le chiffre officiel de sa dette ne soit impacté par la SFEF. Il va donc contraindre les banques à reprendre ses 34%, ce qui les forcera à recapitaliser massivement le "machin", ou, par un artifice comptable légal déjà dénoncé ici, avoir recours à de la dette subordonnée, plus coûteuse, pour renforcer leurs "pseudo fonds propres" TIER2. Et ainsi, Bercy a obtenu que la dette de la SFEF soit ôtée des comptes publics. Je serai curieux de connaître tous les engagements hors bilan de l'état (et pas uniquement les retraites publiques du rapport Pébereau): SFEF, CNAVTS, entreprises publiques, CDC... La seule "bonne" nouvelle est que les émissions de la SFEF seraient gelées au 31 décembre: si cela se confirme, la SFEF verra alors le total de ses engagements se réduire année après année. Juste un tout petit Freddie Mac, donc... Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une opération de camouflage comptable, et d'un dispositif de privatisation de larges profits pour les banques bénéficiaires, et de nationalisation des pertes si d'aventure le coût artificiellement bas de la ressource leur a fait consentir des prêts de qualité trop médiocre, ce qui s'est passé avec Fannie et Freddie... Des dispositions législatives fortes devraient être prises pour empêcher l'état de jouer ainsi avec la caution du contribuable. ------------ Philadelphia Blues L'état de Pennsylvanie suspend la paie de ses 69 000 fonctionnaires sine die jusqu'à ce qu'un accord budgétaire soit trouvé au niveau du p...
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