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Le procès récurrent des économistes

Jean Louis Caccomo Publié le 29 mars 2003
1320 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Chroniques en liberté

La théorie économique n'a plus vraiment la cote dans notre pays. La France fut pourtant un des berceaux de la philosophie libérale qui a permis à la science économique de s'autonomiser en tant que discipline du savoir et de s'affranchir de la censure religieuse ou politique. Il suffit de citer Turgot, Say, Bastiat, ou encore Cournot, Walras, pour constater que la France a apporté des contributions inestimables à l'édification de la pensée économique. Certes, sa contribution actuelle aux avancées de la théorie contemporaine est moins nette, et cette relative modestie n'est sans doute pas sans rapport avec le fait que la majorité des intellectuels français rejoint le verdict sévère d'une opinion publique qui considère que l'économie ne peut être objet de science. Quand le chercheur commence à courir après l'opinion, il en oublie souvent sa mission principale et ses obligations. La mauvaise réputation de la théorie économique Le procès de la théorie économique est sans arrêt instruit et le verdict est sévère: les facultés de sciences économiques se dépeuplent et les résultats produits par la science économique seraient dans l'incapacité de résoudre les grands problèmes contemporains. À quoi bon étudier l'économie? Ce verdict s'appuie pourtant sur un grave et profond malentendu. Tout d'abord, ce n'est pas parce que l'on n'applique pas le bon remède que la médecine est inefficace. Il convient aussi de s'interroger sur la réalité d'une « opinion publique » et la légitimité d'un tel instrument artificiel façonné autant par un système médiatique monolithique – malgré les apparences de la concurrence – et une éducation nationalisée qui distille, à l'intérieur de programmes officiels orientés, une opinion autorisée. Que ce soit au sein du système éducatif ou dans la presse écrite et audiovisuelle, on est en droit de se poser des questions sur le sort réservé au traitement des questions économiques et à la présentation de la théorie économique. Le plus souvent, on entretient des clichés quand on ne fait pas purement et simplement du sensationnel. Effrayer l'homme de la rue en invoquant la « dictature des marchés », c'est bien plus vendeur qu'un austère ...
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