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Le prochain épisode critique

Paul Jorion Publié le 07 février 2011
1562 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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L’argument est ces temps-ci fréquemment invoqué. A Davos, les représentants des mégabanques n’ont pas manqué de s’appuyer sur l’idée qu’une nouvelle crise était de toute façon inévitable, afin de faire pièce à toute velléité de régulation supplémentaire. On pourrait assurément les suivre, mais pour en tirer des conclusions diamétralement opposées. A ceci près qu’il ne s’agira pas d’une nouvelle crise, mais d’un nouvel épisode de l’actuelle, loin d’être terminée. Si son calendrier n’est pas établi, ses ferments peuvent être identifiés et ses contours discernés… Plus l’on s’approche de la conclusion des travaux du Comité de Bâle et du FSB (Financial Stability Board), plus les conciliabules avec les mégabanques se tendent. Ils portent sur ce qui pourrait parfois apparaître comme des détails, dans un monde financier qui joue de leur complexité. Il s’agit de l’ajustement des ratios de fonds propres et des normes de liquidité, dont l’augmentation ou le durcissement visent à accroître la résistance des banques. Ou bien encore, plus subtilement, de la définition détaillée des actifs admis au rang de ces fonds propres, dits core tier one – pardon d’entrer dans les entrailles bancaires ! Car les régulateurs ont pour toute stratégie de constituer une sorte de ligne Maginot, qu’ils cherchent à renforcer, ce que précisément les mégabanques veulent éviter. Tout ce manège n’en finit pas, les régulateurs essayant de mieux ériger des obstacles à la prochaine crise, les financiers cherchant les failles permettant de se faufiler. En raison de sa sophistication, la machinerie financière réclame des réglementations qui ne la lui cèdent en rien. Elles se complexifient mais laissent encore et toujours des trous qu’il faudrait boucher. A ce jeu du chat et de la souris, la finance l’emporte toujours avec un coup d’avance ! Faut-il s’en souvenir, l’encre de la réglementation précédente – peaufinée durant des années et dénommée Bâle II – était à peine sèche et encore incomplètement mise en œuvre aux Etats-Unis qu’est survenue la crise la rendant caduque, pour n’avoir rien empêché… Certains en sont venus à théoriser cette situation, proclamant qu’il est impossible de savoir à l’avance où le système craquera : les desseins de Dieu sont impénétrables ! Il n’empêche, nous assistons à une bagarre semi-publique, auparavant confinée dans des enceintes feutrées, comme si l’on espérait que Dieu donne quand même u...
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