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Le protectionnisme financier à l’œuvre

Actualité de la Crise Publié le 06 juillet 2009
1880 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Les appels rituels à ne pas céder aux sirènes du protectionnisme commercial - le dernier en date lancé par la Banque des règlements internationaux - apparaissent à un double titre très formels et surtout un peu dérisoires. En premier lieu, à cause de l’importante contraction que connaît le commerce international, mais plus encore en raison d’un repli sur soi bien plus redoutable à terme, car chacun développe de plus en plus dans son coin ses propres mesures de régulation financières. Et qu’il est dans ce domaine comme dans celui de tout système: la partie la moins performante détermine la performance de l’ensemble. Alors que le Congrès américain s’est emparé du dossier, ouvrant une période de tous les dangers, à l’issue et au calendrier incertains, l’Allemagne a tiré sans attendre les leçons des mésententes européennes, estimant acquis que, la régulation financière mondiale made in US ayant peu de chances de la satisfaire, celle qui était discutée à l’échelle européenne serait tout autant limitée. Il lui fallait donc définir et mettre en place sans attendre ses propres règles, à l’abri de ses frontières. Un exercice certes limité, dans le contexte d’une finance mondialisée, mais permettant de se prémunir du mieux possible faute de mieux. Le Bundestag a adopté aujourd’hui vendredi une loi renforçant les pouvoirs du Bafin (l’Autorité des marchés financiers), afin d’accroître son contrôle bancaire sur le territoire. Il faut dire que les banques allemandes ont beaucoup fauté et que leur sauvetage attend que les prochaines élections d’octobre soient passées avant d’être effectué, et que l’épisode de la déconfiture d’Hypo Real Estate, nationalisée elle sans délai, a marqué les esprits. Une disposition, parmi d’autres, attire l’attention : la nouvelle loi prévoit que des personnalités extérieures aux sociétés financières pourront être nomméws dans les conseils de surveillance des banques coopératives et des caisses d’épargne. La confiance règne. La France, sombrant dans le pathétique, vient pour sa part de se lancer à sa manière sur le terrain « porteur » de la régulation, par la bouche de son ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire : « Nous avons vu avec le secteur financier ce qui se passe lorsqu’on laisse les seules forces du marché agir (…) nous devons mettre autant de régulations dans l’agriculture que dans le secteur financier ». Avant de détailler son plan de bataille destiné à protéger l’agriculture, alors qu’à propos de la régulation financière, comme de la situation réelle du système bancaire, le plus épais brouillard continue d’envelopper le monde où se trouvent réunis les financiers, la haute administration et le pouvoir politique. Il est très difficile, à ce stade, de comprendre jusqu’où va ou non aller la régulation dans les deux grands centres financiers mondiaux, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, alors que les d...
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