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Le sabotage des universités souligne la dégénérescence de leur gestion étatisée.

Vincent Bénard Publié le 12 mai 2009
1699 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Objectif Liberté

Le ministère qui a eu l'heur de m'employer pendant 17 ans avait beaucoup de défauts, mais, aux standards administratifs, c'était un ministère sérieusement géré (normal, un ministère d'ingénieurs, énarques not welcome), qui tentait d'appliquer quelques préceptes managériaux de bon sens: embryon de rémunérations au mérite, et non-paiement strict de jours de grève. Ainsi, l'ex délégué FO que je fus au début de ma carrière, avant de réfléchir aux contradictions du discours syndical, a bien dû se faire retenir 4 ou 5 jours de paie pour autant de jours de grève entre 1990 et 1994. Le principe n'était absolument pas négociable et à ma connaissance, n'a jamais fait l'objet du moindre embryon de tentative d'inflexion: un jour de grève en plus, un jour de paie en moins. Aussi suis-je tombé du volant ce matin en entendant sur ma radio préférée (je sais, un type qui écoute BFM par plaisir est un névrotique obsessionnel), Valérie Pécresse menacer les professeurs qui "s'obstinaient" à participer au mouvement de sabotage, euh, pardon, de grève, de, je cite, "appliquer des retenues sur salaire". Non, je n'avais pas été l'objet d'une hallucination. Visiblement, les professeurs qui participent aux blocus des facs, encouragent leurs élèves et des éléments incontrôlés à saccager leur outil de travail, et ce depuis des semaines, sont toujours payés plein pot. A ce prix là, faire grève devient un plaisir ! Et puis en recherchant dans mes vieux emails d'il y a quelques semaines, je suis tombé sur ce témoignage de professeur d'université de mes amis, dont je respecterai l'anonymat, à moins qu'il ne se dénonce lui même, ce suppôt de l'ultra libéralisme sauvage triomphant: Les évènements qui se passent sur mon campus me paraissent très graves. Qu'en pensent les élus de la majorité ? Il faudrait les alerter sur la réalité du terrain alors que les médias locaux, outrageusement orientés et complices, ne donnent qu'une version tronquée des faits. Aujourd'hui, l'administration m'oblige à faire grève alors que je suis venu à l'université pour faire mes cours ! Vendredi dernier, j'ai été insulté et menacé par des "jeunes des quartiers" venus prêter renfort aux bloqueurs. Ils sont entrés sans problème sur le campus sous le nez des services de sécurité privés, qui nous coûtent pourtant une fortune... Le président a fait voter un décret (NdVB: voter un décret... on croit rêver) pour évacuer les fameux bloqueurs, aux vu des dégradations et des incidents qui se multiplient. Mais les bloqueurs sont toujours là...ils n'ont que faire des votes de l'administration. Mardi dernier une consultation était organisée sur le campus. Il en ressort que la majorité se prononce pour une poursuite de...
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