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Le savoir tiré des théories aprioristes

Thorsten Polleit Extrait des Archives : publié le 25 février 2015
1871 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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I. Que savons-nous du monde qui nous entoure – de la réalité ? D’où viennent nos connaissances à son sujet ? Les tentatives d’apporter une réponse à ces questions appartiennent à une discipline que l’on appelle épistémologie, une branche de la philosophie qui se penche sur l’origine, l’étendue et la validité du savoir humain. Le débat épistémologique présente des concepts archétypes et diamétralement opposés : l’empirisme et le rationalisme. L’empirisme veut que nos expériences sensorielles (notre capacité d’observation) soit la source de savoir principale (sinon la seule) de l’Homme. Le rationalisme veut quant à lui que ce savoir émane de la raison humaine. Seuls très peu de gens nieraient que certains savoirs sont tirés de nos expériences sensorielles. Prenez par exemple le fait que l’eau gèle à zéro degré Celsius. Une certaine observation est nécessaire à l’acquisition d’un tel savoir. En revanche, dans le domaine de la science, qui formule des savoirs appliqués universellement, à n’importe quel moment ou endroit, le rationalisme prétend que le savoir empirique obtenu au travers d’expériences sensorielles n’a pas la même validité que le savoir tiré du raisonnement. Prenons par exemple les observations suivantes : 1. Au cours de ces dernières décennies, la masse monétaire fiduciaire a gonflé de 200% par an, alors que le PIB réel a gagné 50% par an. 2. Au cours de ces dernières décennies, les recettes fiscales du gouvernement sont passées de 10 à 50% du PIB. Comment pouvons-nous expliquer ces savoirs ? Le PIB réel a-t’il augmenté en raison de la hausse de la masse monétaire fiduciaire, ou malgré cette hausse ? Nous pourrions aussi nous demander si le PIB a augmenté en raison de la ou malgré une hausse des taxes. Chacune de ces explications est plausible. Laquelle est correcte ? Afin d’établir la réponse à cette question, nous devons d’abord comprendre qu’employer une théorie (l’idée de mettre ensemble nos connaissances des aspects de la réalité de manière systématique) est indispensable à l’observation des faits. II. Il n’existe en effet aucune observation de faits sans présupposition [1], comme Ludwig von Mises l’a expliqué : Il n’existe pas d’archives de faits inaltérés si ce n’est quelques références à des théories. Aussitôt que deux évènements sont enregistrés ensemble ou intégrés dans une catégorie d’évènements, une théorie est opérationnelle. [2] L’idée de « laisser les faits parler d’eux-mêmes » sans avoir recours à une théorie n’a absolument aucun sens. [3] Mises savait que le raisonnement des gens « peut être défectueux et leurs théories incorrectes, mais les actions ne sont jamais dénuées de réflexion et de théorisation ». [4] Comment savons-nous, et comment nous assurons-nous de l’exactitude d’une théorie ? Dans la science sociale, une réponse satisfaisante peut être apportée à ces questions en ayant recours à la théorie d'a priori — des propositions qui apportent un savoir en matière de réalité, et do...
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