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Le scénario de leur horreur

Paul Jorion Publié le 25 mai 2011
1606 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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L’un des artisans les plus déterminés de l’opacité bancaire à la française, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, vient à son tour de lancer un terrible cri d’alarme. La perspective d’une restructuration de la dette grecque entraînant l’effondrement des banques grecques et de l’économie du pays serait selon lui « le scénario de l’horreur ». L’amenant à également écarter la solution d’un rééchelonnement, car « posant des problèmes juridiques très compliqués » dont nous ne saurons rien de plus, vu le risque qu’il soit assimilé à une restructuration. Il fait donc sienne la détermination affichée de plusieurs hauts responsables de la BCE de cesser toute aide aux banques grecques en cas de restructuration. Une menace qu’il oublie de mentionner et que Jean-Claude Trichet, qui fait pour l’instant donner ses lieutenants, n’a pas encore avalisée. Impliquant de céder ou de jouer à la roulette russe : « la BCE ira-t-elle jusqu’au bout » ? Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne, n’est pas moins catégorique, tout en l’exprimant selon son tempérament : « les risques de telles opérations sont grands par rapports aux avantages potentiels ». Der Spiegel vient de lever un coin du voile sur la nature de ces risques, qui ne se limitent pas à de seuls dommages atteignant la Grèce, comme on peut s’en douter. L’Eurosystème, qui regroupe la BCE et l’ensemble des banques centrales de l’Union européenne, a en effet engrangé 480 milliards d’euros d’actifs mis en pension comme collatéraux. Peu d’informations sont disponibles à ce propos, mais le magazine allemand affirme que ces actifs ont été pour une part indéterminée surévalués à cette occasion, et que le risque qui y est attaché est insuffisamment provisionné. Il donne l’exemple des actifs mis en gage par Depfa, le propriétaire d’HRE en grande difficulté. On comprend mieux, dans ces conditions, que de nombreuses banques européennes puissent affecter la sérénité à propos d’une décote de la dette souveraine grecque : elles se sont largement dessaisies de leurs actifs risqués – dont la dette grecque – et c’est la BCE qui joue les bad bank sans le dire. Ce qui explique aussi que ces dernières aient rencontré aussi peu d’intérêt, car elles étaient inutiles dans ces conditions. La BCE est donc dans une position moins confortable qu’elle ne peut l’admettre, prise entre un besoin de recapitalisation résultant d’une restructuration de la d...
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