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Le syndrome de Cologne

Liliane Held-Khawam Publié le 24 janvier 2016
1343 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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L’Europe découvre que la liberté de pouvoir égalitairement «se déplacer, se rencontrer, se parler, s’épouser», selon la belle formule de Dominique Schnapper, n’est qu’un acquis de la civilisation occidentale. Ils sont paniqués. Mais ils ont moins peur pour les femmes que pour eux. Ils pensaient qu’il suffisait, une fois de plus, de ne pas voir ce qu’ils voyaient. Le pogrom sexuel de Cologne a été plus difficile à escamoter que ceux de la place Tahrir, au Caire. Ils ont pourtant essayé : médias, élus, police. Mais la dissimulation est plus facile en détail – on parle de «faits divers», de «déséquilibrés» – qu’en gros. Ils se sont rabattus sur leur vieux réflexe : accuser l’extrême droite de «récupérer» ce qu’ils ont étouffé pour «ne pas faire le jeu» de l’extrême droite. La presse a ressorti ses fiches «populistes» et «néonazis». Cela ne marche plus. Alors ils se vengent sur les policiers. Mais à peine leur chef limogé à Cologne les langues se délient ailleurs, racontant des faits similaires. Pareillement censurés. Des investigateurs rétrospectifs révèlent qu’en 2014 et 2015 le festival de musique We Are Stockholm a connu de mêmes agissements visant femmes et fillettes de 12 ans. Et qu’on avait envisagé de séparer le public par sexe… Le Premier ministre suédois accuse sa police de «déni de démocratie» pour avoir caché ce qu’il ne voulait pas savoir : l’explosion des viols dans son pays. La police, nulle partout ? Elle a simplement fait partout ce qu’on lui demandait : fermer les yeux. Autre réaction, imputer l’embarrassante réalité aux victimes plutôt qu’aux coupables. La maire de Cologne demande aux femmes d’être «mieux préparées» quand elles sortent et de se tenir à «une distance des hommes plus longue que le bras tendu». Les lycées proches de foyers de réfugiés incitent les parents à veiller à ce que leurs filles soient habillées «discrètement». Le chef de la police de Vienne est plus expéditif : «Les femmes ne devraient plus sortir seules la nuit.» Dans nombre de quartiers européens ces conseils sont déjà la norme, au nom d’un principe rappelé p...
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Par Liliane Held-Khawam via lilianeheldkhawam.wordpress.com
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