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Le syndrome Japonais

Paul Jorion Publié le 05 janvier 2010
1916 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Parmi les certitudes qu’il est envisageable de partager à propos de cette année à peine entamée, si toutefois un tel réconfort est recherché, il en est une à propos de laquelle on ne risquera pas de se tromper. Ce sera la montée en puissance des déficits publics, occasion d’une sourde et insistante campagne destinée à convaincre de l’inéluctabilité des sacrifices qui nous attendent et auxquels nous allons devoir nous résoudre. Une fois que la responsabilité de ceux qui sont à l’origine des déficits sera autant que possible estompée, ce qui n’est pas très bien parti. Si on écoute le choeur des sirènes du FMI, de la BCE et de l’OCDE – qui ont pris les devants -, les formules employées pour inciter les gouvernements à s’engager dans cette voie sont d’une prudence de Sioux, exprimant combien le sujet est délicat, à manier avec précaution, risquant même d’être explosif. Impossible de résister et de ne pas citer longuement, à propos de ce terrain glissant, le communiqué du FMI, dont l’inimitable jargon n’a d’égal que l’admirable imprécision. Cette institution propose à ses membres l’adoption sans tarder de règles encadrant le déficit budgétaire afin de lutter, dès que possible mais plus tard, contre la dérive de la dette publique. On croit entendre une banque centrale expliquant qu’elle saura retirer les liquidités du marché quand ce sera opportun, mais qu’elle s’en gardera autant de temps qu’il sera nécessaire. L’art de prôner une politique tout en ne la mettant pas en oeuvre ! Ces règles, précise le FMI, « visent à corriger les distorsions dans la définition de la politique économique, en particulier la tendance des gouvernements à une vue à très court terme du fait des cycles électoraux, et les demandes rivales de groupes d’intérêts spéciaux. » Il est doctement ajouté : « En se projetant dans l’avenir, et en regardant au-delà de la crise, des cadres s’appuyant sur des règles peuvent être utiles à ancrer les attentes concernant la viabilité des budgets, mais ils doivent tenir compte des circonstances propres au pays ». Pour être crédibles, ces règles doivent comporter « un lien non ambigu et stable entre la cible chiffrée et l’objectif ultime, tel que la viabilité de la dette publique, une souplesse suffisante pour réagir aux chocs, et un mécanisme institutionnel clair pour transformer les déviations par rapport aux objectifs chiffrés en incitations à prendre des mesures de correction ». Redescendant à temps sur terre pour conclure son communiqué, le FMI propose d’éviter « un ajustement excessivement brutal », ainsi que de privilégier un « plan réaliste d’ajustement, accompagné d’un calendrier, soutenu par des politiques adéquates ». Munis de ce solide vade-mecum, les gouvernements sont désormais parés. Ne nous y trompons pas, le « mécanisme institutionnel » vanté par le FMI n’est pas une formule creuse et recèle un piège, déjà mis en oeuvre en RFA : celui d’obligations législatives permettan...
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