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Leçon numéro 6 : l'hypothèse originale de Munder et Laffer (fin)

Jude Wanniski Publié le 14 novembre 2012
4710 mots - Temps de lecture : 11 - 18 minutes
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Disponible sur le site de Jude Wanniski en anglais Voici la troisième et dernière partie du long essai que j'ai écrit durant l'automne 1974 pour le numéro du printemps 1975 du trimestriel Public Interest d'Irving Kristol. En le lisant 25 ans plus tard, certaines parties semblent keynésiennes - comme lorsque je parle de l'or comme étant sous-évalué ou surévalué. Après réflexion, je pense que c'est parce que Robert Mundell et Arthur Laffer parlaient à un monde keynésien et essayaient de traduire leurs idées classiques d'une façon qui puisse être comprise par leurs pairs. Dans les années qui ont suivi, je me suis libéré de cette contrainte, en mettant l'or au centre, comme constante, et en parlant du dollar comme étant sous-évalué ou surévalué. Par ailleurs, le modèle analytique reste aujourd'hui aussi solide qu'il ne l'était alors. Vous devez porter une attention particulière à la note numéro 4, qui est une formulation verbale de la courbe de Laffer. À l'époque où j'écrivais ces lignes, à la fin du mois de novembre 1974, je n'avais pas encore vu la courbe de Laffer dessinée par Laffer sur une serviette en papier, ce qui se passa quelque semaines plus tard, le 4 décembre 1974, au Restaurant des Deux Continents de l'Hôtel Washington, en face du Trésor américain. En réalité, c'est Mundell qui a écrit cette note numéro 4, lorsque je partis spécialement depuis mon logement de Morristown, N.J. pour son appartement de Manhattan à Morningside Heights, à la seule fin d'être sûr de cette note. Tel que je me le rappelle, nous étions assis après dîner et passâmes une heure à l'écrire et à la réécrire jusqu'à ce qu'il en fût content. Plus que tout, cette note a établi la base intellectuelle des baisses d'impôts de Reagan de 1981 et, à un moindre degré, de 1986. Vous trouverez également vers la fin du texte ce bout de paragraphe qui résume l'essence philosophique de l'hypothèse de Mundell et Laffer : C'est une approche très différente de celle des monétaristes, qui pensent que tout dépend du montant correct de la monnaie imprimée par la Réserve fédérale, ou de celle des néo-keynésiens, qui considèrent que tout dépend de la "gestion de la demande" par le gouvernement. Ces deux théories "macroscopiques" sont par nature intrinsèquement directoriales. Mundell et Laffer reviennent à un modèle plus ancien de la pensée économique dans lequel les incitations et les motivations du producteur, du consommateur et du marchand individuels sont la clef de voûte de la politique économique. L'hypothèse de Mundell-Laffer - Une nouvelle vision de l'économie mondiale, troisième partie, par Jude Wanniski, "The Public Intérêts" Numéro 39, printemps 1975 L'or et les dollars Tel était, et reste encore, le pouvoir du dollar, en raison du pouvoir de l'économie américaine. Tout comme le Kansas est le plus fournisseur le plus efficace de blé et le Brésil le fournisseur le plus efficace de café, les États-Unis sont le fournisseur le plus efficace de monnaie. Il serait ridicule d'attendre que le Kansas ait une balance commerciale équilibrée pour le blé, en important autant qu'elle exporte, ou que le Brésil ait une balance commerciale équilibrée pour le café. De même, il fallait que les États-Unis aient un déficit toujours croissant pour ses exportations de monnaie. Bretton Woods s'est effondré parce que les politiciens et les économistes américains ne l'avaient pas compris et n'ont ainsi pas fait les choses simples qu’ils convenaient pour perpétuer la stabilité économique internationale. Ce qui fut oublié, c'était l'efficacité de l'usage de l'or pour fournir un moyen de contrôle et un signal d'alerte, afin de savoir si les États-Unis étaient en train d'offrir trop ou pas assez de monnaie. Si la croissance réelle du système économique mondial, année après année, était en moyenne de trois pour cent et que la croissance de la masse monétaire était en moyenne de cinq pour cent, il y aurait alors un taux d'inflation mondial de deux pour cent. En tant que marchandise purement privée, l'or, en 1944, était surévalué à 35 dollars. Mais comme les prix mondiaux montaient année après année et que le prix de l'or restait à 35 dollars l'once, celui-ci devint sous-estimé. En 1960, les demandes extérieures d'or américain devinrent si grandes à ce prix avantageux que le gouvernement américain n'acceptait de vendre l'or qu'aux autres banques centrales. Il en résulta alors un accord collectif entre banques centrales pour arrêter de réduire les stocks d'or américains. Mais le pool de l'or qui s'était ainsi formé a éclaté en 1968 lorsque les fuites d'or vers le marché privé devinrent importantes. D'après Mundell et Laffer, ce que les États-Unis auraient pu faire pour éviter la dernière décennie de douleur était de se concentrer pour rendre le dollar plus attractif que l'once d'or à 35 dollars. Ni les individus ni les banques centrales ne viendraient au Trésor américain pour y demander la conversion de dollars en or, tant que le niveau de croissance réelle mondiale demande un nombre X de dollars et que seul ce nombre X est offert. Si les États-Unis avaient peur de "perdre" une partie supplémentaire de leurs réserves d'or de 1967, valant 12 milliards de dollars, ils n'avaient qu'à agir de la manière suivante : à chaque fois qu'un étranger possédant, par exemple, 100 dollars se présentait pour demander le retrait d'un montant équivalent de la réserve d'or du Trésor, la Réserve fédérale pouvait savoir qu'elle avait émis par erreur 100 dollars de trop. Après avoir diminué la masse monétaire de cette somme, la Fed n'aurait qu'à se croiser les bras et à attendre : quelqu'un d'autre dans le monde, ayant besoin de 100 dollars afin d'effectuer une transaction et découvrant que le monde ne dispose pas de cette somme, viendrait au Trésor avec le montant équivalent d'or et demanderait des dollars. Au lieu de cela, en fermant partiellement la fenêtre de l'or en 1968, les États-Unis n'ont fait que réussir à rendre le dollar moins attrayant par rapport à l'or et ont commencé le processus qui a fini par aboutir au cauchemar économique actuel. Immédiatement, le marché privé développa un prix officieux de l'or plus élevé que 35 dollars d'once. Ceci immobilisa de fait l'or détenu par les banques centrales en tant qu'avoirs de réserves. Pourquoi ? Les banques centrales possédaient des réserves comme coussin en cas de demandes internationales inattendues, provenant par exemple d'une perte des récoltes intérieures. Mais si de telles demandes se produisaient lorsque l'or se vend officieusement à plus de 35 dollars, la banque centrale devrait donner son or au prix officiel et perdrait la différence. Chaque banque centrale bloqua ainsi son or et commença à réunir de nouvelles réserves - c'est-à-dire des dollars. La banque centrale américaine, bien sûr, n'avaient pas besoin d'acquérir des dollars de réserves - parce que c'était cette banque centrale qui les créait. La mort de Bretton Woods A l'époque, la croyance populaire aux États-Unis était que les économies de l'Europe occidentale et du Japon amassaient ces dollars de réserve grâce à des excédents commerciaux vis-à-vis des États-Unis. On avait ici l'image commune du fabricant japonais, utilisant une main d'œuvre bon marché, diffusant un poste de télévision pour quatre dollars et encaissant simplement les dollars. Un Américain y perdrait un emploi et un emploi de substitution ne serait pas créé parce que les dollars gagnés par le Japon ne seraient pas dépensés. L'économ...
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