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Les choses ne redeviendront pas comme avant

Paul Jorion Publié le 02 novembre 2009
2106 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Mario Draghi ne fait pas beaucoup parler de lui mais n’est pas pour autant n’importe qui ! Gouverneur de la Banque d’Italie, c’est également le président du Conseil de stabilité financière (CSF), à qui le G20 a confié dans les flonflons d’importantes responsabilités en matière de régulation financière mondiale. Il est aussi parfois présenté comme le successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE. A Rome, jeudi dernier, il a lâché un lapidaire « les choses ne reviendront pas comme avant », dans l’intention d’anéantir l’espoir plus ou moins caché de tous les acteurs du marché financier. Rajoutant, pour être bien compris : « Il n’est pas souhaitable que cela arrive ». Sans expliciter son propos, dans la grande tradition des banquiers centraux. Ne pouvant faire état de la réalité de leur pouvoir, leurs décisions étant le plus souvent confidentielles, ceux-ci s’efforcent en effet de donner de cette manière une portée à leur propos. Cultivant le mystère, comme les médecins d’autrefois, détenteurs d’un savoir qu’ils ne partagent pas, membres d’une confrérie d’initiés dans un monde qui prétend à la transparence. Ils redescendent pourtant parfois sur terre, ces banquiers centraux, pour reconnaître qu’ils sont comme nous dans la plus totale des incertitudes. A propos de la situation actuelle de l’économie mondiale, Mario Draghi a ainsi constaté qu’elle « avait recommencé à croître (…) même si c’est à un niveau modeste et de façon hétérogène selon les zones ». Mais, si la « chute s’est arrêtée », a-t-il ajouté, « nous sommes moins surs qu’une reprise durable, qui ne s’appuie pas uniquement sur le soutien extraordinaire des politiques économiques, ait effectivement démarré ». Lui faisant écho, la Banque du Japon (BoJ) a vendredi dernier prédit encore au moins trois ans de déflation à venir pour le pays, dans le cadre d’un « commencement de redressement de l’économie » aboutissant à une faible croissance du PIB : +1,5% d’envisagé en 2010 et 2011. La BoJ a annoncé qu’elle allait progressivement mettre fin à sa batterie de mesures anti-crise, commençant par arrêter ses achats de billets de trésorerie et d’obligations aux entreprises. On constate cependant qu’elle poursuit ses mesures de soutien aux banques, décidant même de se montrer moins regardante sur la qualité des titres apportés en garantie des prêts qu’elle accorde, car cela « joue un rôle important pour faciliter le financement des entreprises ». Ce qui revient en réalité à être relevée de sa position de première ligne pour être postée en seconde. Le comité de politique monétaire maintenant par ailleurs son taux directeur à 0,10%, clé du dispositif qui reste inchangée. Nous ne sommes toujours pas à la veille d’un retour à la normale. Ce n’est pas plus le cas aux Etats-Unis, où il est fait grand cas de la sortie de la récession et d’un taux de croissance de 3,5% en rythme annuel au troisième trimestre de cette année. Un pic qui n’est pourtant pas destinée à se reproduire, directement lié aux mesures de soutien gouvernementales en vigueur (787 milliards de dollars sur trois ans), dont il est annoncé qu’elles ne seront pas suivies d’un plan supplémentaire de relance en bonne et due for...
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