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Les faits, la preuve et l’inférence logique

Frank Veneroso Publié le 24 mars 2004
7100 mots - Temps de lecture : 17 - 28 minutes
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Frank Veneroso.

INTRODUCTION Actuellement Président de Veneroso Associates, il était par le passé partenaire du fonds de placements spéculatifs « Hedge Fund Omega Advisors » pour lequel il avait la responsabilité de la formulation des politiques globales d’investissement. Par le biais de sa propre entreprise, M. Veneroso a été le conseiller économique et de stratégies d’investissements de nombreux gouvernements et institutions à travers le monde, en particulier dans les domaines de la banque et de la monnaie, de l’instabilité financière et de la crise, de la privatisation, du développement et de la globalisation des marchés financiers (d’actions). Parmi ses clients, on compte la Banque Mondiale, la « Société de Finance Internationale » (International Finance Corporation) et l’Organisation des Etats-Unis d’Amérique. Il a conseillé les gouvernements de Bahreïn, du Brésil, du Chili, de l’Equateur, de la Corée, du Mexique, du Pérou, du Portugal, de la Thaïlande , du Venezuela, et les Emirats Arabes Unis. Frank a obtenu son diplôme à Harvard et il est l’auteur de nombreux articles concernant des sujets de finance internationale. Bon, eh bien James Turk vous a procuré un travail de détective intéressant qui vous dévoile la possibilité d’une intervention du Gouvernement sur le marché de l’or — un sujet passionnant. Je vais vous parler de choses plus sèches, c'est-à-dire des statistiques concernant l’offre et la demande d’or. Je vais en quelque sorte vous prier de m’en excuser mais je pense que cela constitue une partie essentielle du tout. Je vais tenter de me concentrer uniquement sur les faits, les preuves et les inférences simples que l’on peut en tirer, plutôt que sur les allégations, empreintes, traces et autres indices. Vous pouvez également vous demander pourquoi j’ai fait tout ce chemin pour participer à cette conférence. Je trouve extrêmement ennuyeux qu’il existe un tas de preuves montrant que quelque chose est en train de se passer sur le marché de l’or— que des quantités importantes d’or viennent élargir l’offre sur le marché — plus grandes qu’un consensus ne l’avouerait — et que personne ne veuille en discuter. J’ai accordé des entrevues à la presse : Après ces interviews, il s’est avéré que les articles ont été enterrés. J’ai demandé des débats au Golfields Mineral Services et ils ont refusé de venir. J’ai demandé au World Gold Council de financer des études scientifiques pertinentes mais ils n’ont pas répondu. Je n’ai jamais obtenu de réponse contrant les preuves que je peux avancer. Je n’obtiens qu’un silence extrême. Il n’y a que le GATA qui accepte ces preuves et les rend publiques et donc, j’estime qu’il me faut les présenter une nouvelle fois au travers de leur forum parce que ceci est la preuve d’une offre officielle cachée très importante sur le marché et qui est ignorée systématiquement. Et s’il y a des producteurs présents qui ont une influence sur des organisations telles que le Gold Council – et si vous trouvez ma présentation convaincante – vous devriez aller les trouver et leur dire « Eh, écoutez, ce gars-là possède une véritable preuve. Peut-être a-t-il tort mais il soulève de réelles questions. Et il faut s’en soucier. Pourquoi est-ce-que personne ne s’y intéresse ? » Quand nous sommes intervenus au Congrès l’année passée en mai, il y a exactement un an hier, le sujet était la crise bancaire des dérivés de l’or. Je vais parler de l’émission de monnaie dans un système d’étalon or et des dérivés de l’or, mais je pense que vous devez tout d’abord comprendre quelle est la nature précise de ces dérivés. Nous venons juste d’avoir un article dans le Financial Times sur la conspiration concernant l’or qui a été mise à mal ou bien jugée abracadabrante par M. Neuburger. Je lui ai dit ce que je vais vous dire. Il l’a ignoré de manière systématique. Implicitement, on retrouve dans le travail d’un grand nombre de ces personnes une compréhension imparfaite des prêts d’or et des dérivés de l’or. J’estime donc qu’il est donc indispensable que je vous explique d’abord le processus des prêts de l’or et d’émission de monnaie dans un système d’étalon or ainsi que les origines des dérivés sur l’or pour que cela soit clair lorsque je les commenterai ultérieurement. C’est une idée très, très simple. Les banques centrales ont des lingots dans leurs coffres. Dans leur propre coffre ou bien celui de la Banque d’Angleterre ou bien celui de la Fed à New York. Ça leur coûte le prix de l’assurance, ça leur coûte le prix du stockage et en plus -- l’or ne rapporte aucun intérêt. Ils perçoivent un intérêt sur leurs billets émis souverainement comme les bons du Trésor US. Ils aimeraient bien percevoir aussi un intérêt sur leur or en barre, alors ils sortent leurs lingots de leurs coffres-forts et les prêtent à une banque habilitée à négocier l’or « bullion bank ». Alors cette banque a maintenant une dette-or auprès de la Banque Centrale, de l’or physique cette fois, et elle paie un intérêt sur ce prêt de 1% peut-être. Que font les bullion banks, les banques habilitées à négocier de l’or avec cet or-là ? Vont-elles le conserver dans leur coffre pour qu’il leur coûte le stockage et l’assurance ? Non, elles ne vont pas payer 1% à la banque centrale pour leur emprunt sur l’or et réaliser une marge négative de 2% en raison du coût supplémentaire de l’assurance et du stockage sur leur or physique. Ce sont des intermédiaires – leur métier, c’est de faire de l’argent dans le secteur de l’intermédiation financière. Alors elles prennent l’or physique et le vendent sur le marché au comptant et obtiennent du liquide en échange. Elles déposent ce cash sur des comptes ou s’en servent pour acheter des bons du Trésor. Maintenant, elles possèdent des actifs financiers – et non plus des actifs réels— des actifs qui leur rapportent 6% d’intérêts à la place des 1% du prêt sur l’or dû à la banque centrale. Qu’est-il arrivé à l’or physique ? Eh bien, cet or physique, c’étaient des lingots de la Banque Centrale et il est allé dans une raffinerie et cette raffinerie a fait son travail, l’a raffiné et l’a coulé sous différentes formes, des lingots de 1 kg par exemple pour les usines de joaillerie qui l’ont transformé en bijoux. Et ces bijoux sont ensuite vendus à des particuliers. Et c’est là que l’or s’en est allé – parer les gens du monde entier. Et ainsi, cette banque (bullion bank) habilitée à conduire ces transactions sur l’or détient une position à découvert (courte) sur l’or. Rappelez-vous qu’elle a emprunté de l’or et possède maintenant un actif financier en dollar. Elle réalise un retour sur investissement de 5% à la marge mais elle court aussi un risque sur le prix de l’or. En tant que banque, elle est normalement habituée à revêtir ce genre de position spéculative. C’est un intermédiaire, alors que fait-elle ? Pour l’essentiel, elle couvre maintenant son risque sur le prix de l’or. Elle compense sa position courte d’or physique par une position longue sur le marché à terme. Et donc, si elle est en position longue sur le marché à terme, quelqu’un doit forcément avoir une position courte sur ce marché, car ces contrats ont toujours deux faces –une courte et une longue. Ce faisant, elle permet aux acteurs privés du marché de tenir une position courte. Mais, qui sont ces participants qui prennent une position courte sur le marché à terme ? Ce sont des producteurs qui garantissent les débouchés de leur future production, ce sont de joailliers qui assurent leurs stocks, des spéculateurs qui veulent être à découvert car ils pensent que le prix va baisser et qu’ils vont y gagner une prime à terme ou « de report » qui est dans ce cas, à peu près égale (mais pas tout à fait), à la différence le taux d’intérêt sur l’actif libellé en dollars détenu par la banque (bullion bank) et le taux d’intérêt payé par cette même banque sur le prêt de l’or. Donc, fondamentalement, en réalisant cette opération le banquier de la « bullion bank » a couvert sa position sur le prix de l’or et a gagné une petite marge –à peu près un pour cent — grâce à sa fonction d’intermédiation. Ce faisant, il permet aux participants privés du marché d’avoir une position courte sur l’or : C’est pourquoi nous amalgamons les deux phases – être court (à découvert) sur le marché de l’or et emprunter de l’or. Les emprunteurs ultimes dans le cas du prêt d’or sont ceux qui sont à découvert sur le marché des futures sur l’or ou du marché de l’or à terme. Et maintenant que nous comprenons comment fonctionne ce mécanisme, nous allons parler du cas de l’or en tant que matière première. Les objectifs ici sont d’essayer de rassembler un grand nombre d’informations disponibles sur les offres et demandes des matières premières. La conclusion est la suivante : quand nous rassemblons ces informations, nous trouvons que le consensus des estimations d’offres et de demandes familières provenant de Goldfields Mineral Services sous estiment les prêts d’or. Pourtant il s’agit d’un simple équilibre entre l’offre et la demande dont nous parlons. Nous allons parler en tonnes d’or. Voici les données telles que communément acceptées. Ce que nous constatons par rapport à ces données, c’est que la demande, il y a 10 ans, était d’environ 3 000 tonnes d’or et que plus récemment, elle a été de 4 000 tonnes environ. La demande doit toujours être égale à l’offre à n’importe quel moment donné et donc, l’offre est équivalente. D’où provient l’offre ? Et bien la majeure partie provient de la production minière, un peu vient de la refonte et un peu des banques centrales. Les banques centrales ont sorti les lingots de leurs coffres et les ont donnés aux négociants en gros. Ceux-ci les ont vendus sur le marché au comptant et les ont transformés en bijoux. Quelle que soit l’année, environ la moitié des mouvements de ces lingots sont des ventes d’or et l’autre moitié des prêts. Ceci constitue la situation consensuelle du marché de l’or en termes d’offre et de demande. OK, continuons… Ce graphique montre simplement le pourcentage de l’offre en provenance des ventes des banques centrales et de leurs prêts. Cette offre fait baisser le prix de l’or – si elle n’existait pas, le prix serait un peu plus élevé. Maintenant, nous avons un cadre de référence offre/demande un tout petit peu différent. Dans ce contexte de référence, la demande est plus grande que l’offre de manière consistante et l’offre additionnelle provient entièrement des ventes des banques centrales et des prêts des banques centrales. De plus, nous nous référons à des...
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