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Les faits sont têtus

Actualité de la crise Publié le 27 juillet 2011
1525 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Paul Jorion

Le torchon brûle aux États-Unis et le feu couve en Europe. La simultanéité de ces deux crises spécifiques exprime au mieux l’entrée de l’ensemble dans un deuxième paroxysme et l’accentue. En Europe, on découvre très vite que le nouveau sauvetage a été taillé a minima, ce que les marchés ne manquent pas de faire savoir à leur manière. Moody’s menace de faire descendre le dernier cran à la note grecque. Implacable, le thermomètre des taux obligataires et des spreads monte et rejoint les maxima d’avant le sommet. L’Espagne et l’Italie sont droit dans le collimateur, sonnant la fin des demi-mesures prises à la sauvette et du théâtre d’ombre. Les émissions à court terme des deux pays de ce matin sont sans ambiguïtés : les taux ont grimpé. La mise en place des échanges de titres avec les banques, sous l’égide du gouvernement grec et l’Institute of International Finance, va commencer début août et va permettre – pour ce que l’on en saura – de mieux connaître les détails de ce qui est pudiquement dénommé les procédures. La navigation va être au plus près. Le montage financier mis en place avec le Fonds de stabilisation (FESF) pour financer les plans de sauvetage est condamné à imploser. Il est prévu que le Bundestag discute de son avenir à l’automne, de manière s’annonçant très houleuse, sous la forme de l’avènement du MES (Mécanisme européen de stabilité), mais ce nouveau dispositif construit sur le même modèle est déjà en retard d’un train. Les partisans de l’émission d’euro-obligations, dont les rangs grossissent, pensent que le temps travaille pour eux. En attribuant au FESF de nouvelles missions pour soulager la BCE, on a déplacé le problème sans le résoudre, on l’a même accentué. L’échafaudage que représente un véhicule spécial chargé d’opérer de gigantesques prêts et dont les financements reposent principalement sur des garanties d’État a atteint ses limites. La question n’est plus d’augmenter l’enveloppe financière à sa disposition, comme de plus en plus envisagé, mais de revoir intégralement la copie. Deux raisons vont l’imposer : la nécessité de sauver du naufrage l’Espagne et l’Italie – et toute la zone euro avec eux – ainsi que l’impossibilité d’emprunter sur le marché en s’appuyant sur la seule garantie de l’Allemagne et de la France, la notation de celle-ci n’étant pas gravée dans le marbre. Passons sur le différentie...
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