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Les graines de la prochaine crise

Actualité de la crise Publié le 02 mars 2012
1379 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Paul Jorion

Le temps des satisfecits étant vite oublié, les réactions et les doutes se multiplient à propos des injections massives de liquidité de la BCE, en dépit des résultats indéniables qui lui sont accordés. À tout seigneur, tout honneur, l’éditorial du Financial Times estime « stupide » de penser que le LTRO (opération de refinancement à long terme) résoudra la crise. Les banques préféreront appliquer des emplâtres sur leurs bilans malades plutôt que de traiter l’affection sous-jacente, prédit le journal en connaisseur. La BCE, conclut-il, ne peut que gagner du temps. Plus de 1.000 milliards d’euros auront été injectés en deux mois dans le système bancaire européen par la BCE, les banques ayant toute latitude pour utiliser ces fonds comme elles l’entendent. Conduisant à se demander s’il est bien raisonnable de leur accorder ce privilège, en comparaison des strictes conditions qui accompagnent les plans de sauvetage des États, alors qu’il n’est pas acquis qu’ils répondent aux vœux clairement exprimés du prêteur. Quelle absurde vision nous est offerte par ce nouvel épisode de la crise, en application des dogmes libéraux. Il est en effet aimablement conseillé aux banques de développer le crédit à l’économie réelle au sein de l’eurozone, et plus particulièrement aux petites et moyennes entreprises qui n’ont pas accès au marché directement, préférant ne pas entendre la voix de Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, qui vient de déclarer à une commission du parlement britannique que « l’idée que les LTRO facilitent le financement des PME est un mythe ». Les banques, en effet, poursuivent en priorité un autre lièvre et consacrent d’abord les liquidités qu’elles empruntent au financement du roulement de leurs propres dettes. Conséquence, dans le monde tel qu’il est : sans crédit, pas de croissance, et « sans croissance, les LTRO ne mènent à rien », comme a fait remarquer à Reuters Andrew Bosomworth, le directeur pour l’Allemagne de Pimco, le fonds américain géant spécialisé dans le négoce de la dette souveraine ! Dans les cénacles sérieux, un grand scepticisme règne à propos de l’irrigation de l’économie par des crédits bancaires ...
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