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Les Mégabanques, Leurs meilleurs ennemis

Actualité de la crise Publié le 29 janvier 2011
1597 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Paul Jorion

Peut-on revenir sur notre promesse de ne pas parler de Davos ? Sans regret oui, car perdu dans le nombre, un petit débat sans importance auquel Gary Cohn participait y incite. Mais de qui s’agit-il ? Du numéro 2 de Goldman Sachs, moins médiatique que Lloyd Blankfein qui fait si souvent parler de lui, et sans doute pas autant habitué des micros. Croyant bien faire – s’écartant semble-t-il du texte écrit de son intervention – Gary Cohn pensait avoir trouvé l’argument décisif pour contrer tout durcissement de la régulation des banques, lorsqu’elles sont considérées comme trop importantes pour faire faillite en raison de leur risque systémique. En fin connaisseur d’un monde que sa banque finance, il a mis en garde contre l’adoption de mesures supplémentaires en raison de leur dangerosité. Elles auraient comme effet, a-t-il expliqué, de pousser vers le monde opaque et non régulé des hedge funds les opérations financières les plus risquées. Un argument non sans fondement, il est vrai, à condition de ne pas l’utiliser pour justifier moins de contraintes pour les banques. Pour enfoncer le clou, Gary Cohn en est venu à déclarer : « Ce qui me préoccupe le plus, alors qu’en ce moment le pendule de la régulation oscille, c’est qu’il faudra la prochaine fois sauver les activités non régulées avec l’argent des contribuables, comme il a fallu le faire pour les banques, et qu’elles ne seront pas nécessairement en mesure de rembourser ». L’argument n’était pas nouveau et d’autres représentants des mégabanques l’avaient déjà utilisé, mais c’était dans une enceinte moins propice aux polémiques. Richard Baker, le président de la Manager Funds Association, la plus importante des organisations regroupant les hedge funds, n’a donc pas tardé à répliquer, en visant entre les deux yeux les banques : « la dernière crise financière a été causée par des établissements qui ne savaient pas comment adéquatement gérer le risque et utilisaient de trop forts effets de levier ; et je m’inquiète de savoir si, au cas où une nouvelle crise interviendrait, elle n’aurait pas comme origine les mêmes établissements qui n’ont pas tiré les leçons des erreurs du passé. » Les loups se dévorent entre eux ! « Jusqu’à il y a dix-huit mois, Goldman était le plus grand hedge fund du monde ! », a fait remarquer dans les couloirs de Davos un autre représentant de la profession, faisant référence à la taille de la banque et l’importance de ses activités sur fonds propre...
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