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Les mensonges de la lutte contre l’étalement urbain, et ses conséquences perverses

Vincent Bénard Publié le 20 février 2014
1856 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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La politique française actuelle d'aménagement du territoire, cherchant à limiter la création de terrains constructibles, est justifiée principalement au nom de la nécessaire “lutte contre l’étalement urbain”, qui menacerait l’existence des terres agricoles pour les générations futures. Pourtant, des études factuelles montrent que ce discours alarmiste n’a aucune justification, mais que les effets pervers de ces politiques sont, eux, bien réels. Le sujet ne fera jamais la une des campagnes politiques, mais il donne lieu, parfois, à quelques manchettes écolo-alarmistes de nos journaux. Il s’agit de l’étalement urbain, contre lequel tout politicien se doit d’annoncer qu’il lutte, sous peine d’être taxé d’être un fossoyeur du développement durable et de l’agriculture réunis. Vous avez forcément lu un titre d’article de presse vous expliquant que l’équivalent d’un département français était mangé par la ville tous les dix ans. Et cette lutte contre l’étalement urbain est un des piliers fondant les lois dites “Grenelle de l’Environnement”. J’ai il y a quelques années écrit un long texte pour pourfendre ce dogme politiquement correct, osant arguer que l’étalement urbain n’était pas un problème mais une solution. Aussi ne cacherai-je pas mon plaisir de voir qu’une étude de M. Olivier Piron, ingénieur général des ponts et chaussées, parue mi 2013, arrive aux mêmes conclusions, avec des chiffres plus précis que les miens à l’appui. Résumé de l’étude d’Olivier Piron Son étude est lisible ici au format PDF, mais pour le lecteur (ou la lectrice) pressé(e) que vous êtes, je vous en livre un très court résumé ici: 1) Le vocabulaire employé par les instances officielles et le discours politiquement correct est volontairement péjoratif. Parler “d’Etalement urbain” plutôt que d’expansion urbaine induit l’idée d’un phénomène naturellement nuisible. Evoquer une “consommation d’espace par l’urbanisation” induit que le terrain serait “consommé”, donc, quelque part, détruit. Or, il est juste “affecté”, et même si le changer d’affectation peut avoir un certain coût, affirmer qu’il serait “consommé” plutôt que “utilisé” n’est évidemment pas neutre. 2) Les chiffres alarmistes souvent repris par la presse, "l’équivalent d’un département est consommé tous les 10 ans par l’urbanisation", sont faux, et proviennent d'un système de mesure satellite ("Teruti-Lucas") destiné initialement à l'évaluation des typologies des surfaces agricoles, mais qui est totalement inadapté à la mesure de l’expansion urbaine. Les études fondées sur un système de mesure mieux adapté (le système satellitaire "Corine Land Cover") montrent que le rythme d'accroissement de l'occupation "non naturelle et non agricole/sylvicole" du sol est moins élevé: environ 1 département tous les 30 ans, soit environ 14000 hectares (140 km2) annuels. Ajoutons que le chiffre fréquemment cité de 8 à 9% de surface “artificialisée” en France, provient de Teruti, mais que Corine Land Cover ne donne que 5.1% (en 2006). (NdVB, Pour être parfaitement honnê...
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