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Les ogres ne sont plus ce qu’ils étaient

Actualité de la crise Publié le 25 juillet 2011
1565 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Paul Jorion

Nous vivons décidément une époque formidable, comment ne pas en convenir ? Pour ne retenir que cela et rester dans notre sujet, la planète entière est secouée par une crise financière qui n’arrête pas de rebondir. Elle est momentanément calmée en Europe, mais le suspens s’intensifie au bout de la dernière ligne droite aux Etats-Unis, fruit de l’âpreté de la campagne électorale qui est engagée et de choix budgétaires incontournables auxquels la société est désormais confrontée. Ce n’est pas nécessairement la débâcle qui s’annonce, mais bien la poursuite du déclin déjà engagé. Les démocrates et les républicains s’affrontent sur le terrain de la diminution de la dette publique avec des arrières-pensées électorales – les uns voulant taxer les plus riches et éviter de trop larges coupes dans les budgets sociaux, les autres exigeant exactement le contraire – au nom de ce qu’ils intitulent pompeusement leurs visions du pays. Les mesures à prendre, leurs modalités et contenu, ainsi que leur calendrier, font l’objet des négociations acharnées à marche forcée, de propositions et contre-propositions permettant à chacun de prendre l’opinion à témoin de la pureté de ses intentions. Incertaine, l’issue ne devrait pas tarder. Avec le risque d’un dérapage. On constate en attendant que les marchés font jusqu’à maintenant preuve d’une incontestable placidité aux Etats-Unis, ce qui conduit à s’interroger. En Europe, ils ont même salué un plan de dernière heure, car il fait a minima la part du feu. La plus immédiate des explications est que ces mêmes marchés ne peuvent pas croire – à neuf jours de l’échéance – à ce qu’un défaut sur la dette américaine puisse au final intervenir, vu l’énormité de la chose. Mais il y a d’autres manières de comprendre leur attitude. Soit, comme cela est intervenu en Europe, parce que l’impact d’un tel défaut est en réalité exagéré, surtout s’il est de courte durée et que le Trésor américain en panache les effets. On aurait alors affaire dans l’immédiat à un bénin hoquet. Ce ne serait cependant que partie remise. Soit car les investisseurs ne disposent pas d’alternative pour se retourner et qu’il leur faut, vaille que vaille, de pas faire plonger la dette américaine, qui joue deux rôles à la fois, refuge et précipice au bord duquel ils n’ont d’autre choix que s’agripper. Le dos à la falaise, les marchés peuvent-ils précipiter leur propre perte en sapant...
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