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Les partenariats public-privé, une dangereuse illusion anti économique

Actualité de la crise Publié le 09 août 2011
1962 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Même si le sujet n'est pas aussi médiatique que la crise de l'Euro, la décennie qui vient s'annonce placée sous le signe des "partenariats public-privé", qui se déclinent sous le doux acronyme de PPP aussi bien en Français qu'en Anglais, ce qui est bien agréable pour les traducteurs. Et des deux côtés de l'Atlantique, politiciens et économistes "mainstream" ne jurent que par ce "nouvel" outil de management de l'investissement dédié à l'intérêt général. Trains, éoliennes, aéroports, immobilier public... Rien n'échappe plus, désormais, aux PPP. PPP, un lifting marketing pour une recette éculée : l'économie subventionnée Le principe en est simple : imaginons qu'un équipement nécessite, pour voir le jour, un investissement de 7,8 milliards d'Euros, mais que les recettes d'exploitation de cet équipement ne puissent effectivement rentabiliser qu'un investissement de 3.8 milliards. Sous le nom ronflant de "PPP", des décideurs publics vont, s'ils souhaitent que l'investissement se fasse à tout prix, octroyer une subvention de 4 milliards, et laisser le privé se débrouiller pour rentabiliser les 3.8 Mds restants. Le PPP, loin d'être une innovation, n'est qu'une énième variation sur le thème de la subvention de l'état à des activités jugées officiellement "prioritaires", "stratégiques", "d'intérêt général", ou que sais-je encore. Sans parler des motifs inavouables, que Wikileaks finira bien par mettre à jour. J'aurai donc dans la suite de cet article une définition assez large du PPP. Les chiffres cités plus haut ne le sont pas au hasard : ce sont ceux qui seront effectivement appliqués à la ligne de train à grande vitesse ("LGV") Tours Bordeaux, qui mettra la capitale d'aquitaine à 2h15 de paris, hors jours de grève, de neige, et de panne de caténaires. J'ai déjà évoqué le non-sens que représentait cette décision dans une note de l'an dernier. Mais abordons le PPP sous un angle plus général. Certains me diront que je devrais au contraire me réjouir de l'extension des PPP, puisque grâce à cet outil, l'état (ou les collectivités locales), au lieu d'assumer seuls les risques inhérents à certains investissements publics, créant de facto de nouveaux monstres nationalisés, favorise l'émergence d'entreprises à la gestion privée pour remplir des "missions" autrefois dévolues au vieux service public vermoulu et notoirement peu efficient. Le PPP, moteur du mal investissement Il s'agit là d'un contresens majeur. Le PPP rend possible, grâce au racket opéré sur le contribuable, des investissements qui n'auraient pas vu le jour sans la subvention. Si ces investissements ne couvrent pas leurs coûts par les flux purement volontaires et privés qu'ils génèrent, c'est que la valeur qu'ils créent est insuffisante. Eh oui, si le bobo parisien devait payer à son vrai prix le voyage entre la capitale et la gare Saint-Jean, sans doute le niveau des réservations ne serait pas le même. Autrement dit, quoiqu'en disent les idolâtres du TGV, gagner 50 minutes sur le trajet Tours-Bordeaux a sans doute une valeur très limitée. Le PPP créée une incitation, pour les entreprises privées, à privilégier des investissements PPP au lieu ...
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