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Les rêves les plus fous des financiers

Paul Jorion Publié le 22 octobre 2009
1734 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Il faudrait tout de même qu’ils se mettent d’accord entre eux ! Alan Greenspan, dans le rôle de l’ombre tutélaire de la haute finance qu’il affectionne désormais, vient de choisir le cadre d’une conférence donnée au Council on Foreign Relation de New York pour lancer une nouvelle petite phrase assassine : « si elles (les banques) sont trop grosses pour faire faillite, c’est qu’elles sont donc trop grosses ! ». Mais John Lipsky, vice-président du FMI et homme lige des Américains en son sein, ne l’entend pas comme cela. Depuis Mexico, il a rétorqué que « cette question mérite une étude sérieuse plus poussée ». Ajoutant : «… l’expérience récente a démontré que la taille n’est pas l’unique façon de déterminer l’importance systémique d’une institution. De plus, il n’y a pas de ligne claire pour savoir la taille optimale des banques et des intermédiaires financiers non bancaires ». Ce qui lui a permis d’asséner un argument d’autant plus imparable qu’il n’est pas vraiment énoncé : « Dans ce contexte, des mesures précipitées pourraient aboutir à des conséquences non voulues ». A l’ère des mégabanques dans laquelle nous venons d’entrer, il est des questions qui ne se posent même plus. C’est notamment le cas de ce fait accompli dont on n’a pas encore tiré toutes les conséquences, ni vu tous les effets : les petites banques zombies sombrent ou sont tenues à bout de bras et vivotent, les mégabanques zombies règnent sur le monde de la finance et y imposent leur loi. Refusant de se voir imposer celle des autres, ainsi que nous sommes en train de l’observer aux Etats-Unis à la faveur des discussions parlementaires en cours. De la rafale des résultats du troisième trimestre des banques américaines, il a été retenu les énormes profits réalisés par les plus prestigieuses d’entre elles, JP Morgan et Goldman Sachs. Ainsi que les non moins imposants bonus qu’elles ont distribué. Il a moins été relevé que, au sein même de ce peloton de tête, Citigroup et Bank of America peinaient bien davantage à la tâche, après avoir pourtant fait bonne figure le trimestre précédent. L’analyse n’est pas difficile : tous les prestidigitateurs savent qu’il ne faut jamais faire deux fois de suite les même tours de passe-passe, fussent-ils comptables. Le détail des résultats des deux vedettes de l’échappée en cours illustre très clairement ce qui arrive aux grandes banques américaines, après qu’elles aient été sauvées par l’administration Bush d’abord, puis ensuite par celle d’Obama. Elles perdent toutes de l’argent dans le secteur des prêts aux particuliers (notamment des cartes de crédit), et ce sont leurs activités sur les marchés des obligat...
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