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Max Weber et la bourse

Paul Jorion Publié le 04 février 2010
1286 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Lecteur occasionnel et fort distrait du blog de Paul Jorion, j’y ai aperçu au fil de mes visites différents appels à interdire la spéculation. Le billet invité d’Olivier Brissaud me fait prendre la plume. Forcément, quand j’entends parler d’interdiction de spéculation ou de bannissement de produits financiers je ne peux m’empêcher de penser en même temps à La Bourse, de Max Weber, que j’ai traduite et qui vient d’être publiée chez Allia. Avec ce texte, publié originellement en deux livraisons en 1894 et 1896, Max Weber intervient dans le débat houleux qui animait la vie parlementaire et politique en cette fin de dix-neuvième siècle allemand. La crise mondiale de surproduction agricole se traduisait par de fortes fluctuations de prix des matières premières sur les bourses allemandes, ce qui nuisait aux intérêts économiques des grands propriétaires des domaines prussiens qui exerçaient alors le pouvoir politique auprès de l’empereur Guillaume II, malgré leur importance économique faiblissante. Or leur mémoire était marquée par des crises et scandales boursiers récents et parfois retentissants. Ainsi, le défaut de paiement de l’Argentine faillit faire tomber la Barings et fit disparaître un tiers des capitaux allemands qui avaient été investis dans ses emprunts. Des banquiers avaient été pris dans des affaires où ils spéculaient avec les titres de leurs clients et un corner sur le rouble avait récemment été organisé par la Russie pour discipliner les intervenants sur le marché des changes. En outre, il n’existait pas de réglementation boursière uniforme sur le territoire du Reich et les règles coutumières en usage étaient, sans surprise, plus favorables aux opérateurs professionnels qu’à leurs clients. Il était donc facile pour les groupes conservateurs de stigmatiser les professionnels de la finance puisque la dépravation morale de ce groupe de statut était manifeste, et d’accuser les marchés d’être à l’origine des maux qui frappaient l’agriculture allemande. Max Weber, qui ne portait ...
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