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Milton Friedman aurait-il eu les bons réflexes face à la crise économique?

Martin Masse Publié le 20 novembre 2014
1896 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Le Quebecois libre

Dans sa rubrique « Le Devoir de philo », le quotidien Le Devoir publiait le 21 janvier dernier mon article sur ce que Milton Friedman aurait pensé des plans de relance de type keynésien qui ont été mis en oeuvre un peu partout depuis trois ans. Friedman s'opposait clairement aux programmes de dépenses budgétaires mais aurait sans doute appuyé, avec les keynésiens, les programmes de création monétaire des banques centrales. L'article se conclut sur la position critique envers Friedman des économistes de l'École autrichienne. Milton Friedman aurait eu 100 ans cette année. À cette occasion, l'Institut économique de Montréal publiait quelques jours plus tôt un livret intitulé Milton Friedman : un économiste qui a changé le monde (que je tiens dans mes mains dans la photo ci-dessous publiée dans le journal). Il s'agit d'une traduction partielle d'un livre sur l'oeuvre de Friedman rédigé par l'auteur britannique Eamonn Butler. Les répercussions de la crise financière commencée en 2007 continuent de se faire sentir. Aux États-Unis et en Europe, la crise a entraîné le retour en force d'une théorie, le keynésianisme, qui semblait discréditée depuis les années 1970. L'un des principaux opposants à la conception étatiste et interventionniste de l'économie défendue par John Maynard Keynes, Milton Friedman, mort en 2006, aurait eu 100 ans cette année. Friedman était un farouche partisan du libre marché et il est considéré comme l'un des économistes les plus influents du dernier siècle. Que penserait Friedman des politiques keynésiennes de relance adoptées presque partout à partir de 2008, à savoir les programmes de dépenses des gouvernements et les mesures de création monétaire des banques centrales? Y aurait-il été systématiquement opposé? La réponse n'est pas aussi évidente qu'on pourrait le croire. Pour les keynésiens, le capitalisme est un système économique foncièrement instable qui se retrouve inévitablement en crise à intervalles réguliers. Il suffit d'un choc imprévu pour bouleverser le comportement des acteurs et faire dérailler la croissance économique. Les investisseurs, mus non pas par une évaluation rationnelle des risques et des opportunités mais par un « esprit animal », passent soudainement d'un optimisme aveugle à un pessimisme tout aussi arbitraire. Ce changement d'attitude entraîne un ralentissement de la production, une hausse du chômage et une diminution du revenu des ménages. Les consommateurs perdent confiance à leur tour, épargnent davantage et achètent moins, ce qui fait baisser d'autant la production. L'économie capitaliste ne possédant pas, selon Keynes, de mécanisme pour s'auto-équilibrer, cette spirale peut se poursuivre sans fin, jusqu'à l'effondrement total de l'économie. Seul l'État, qui a les moyens de se substituer aux acteurs privés en soutenant la demande globale, peut renverser la situation. En dépensant sur divers programmes et travaux publics, l'État remet en marche les facteurs de production inutilisés. Par ailleurs, en abaissant les taux d'intérêt et en augmentant la quantit...
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