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Mythocratie ou machiavélisme extrême…

Georges Lane Publié le 20 juillet 2011
2890 mots - Temps de lecture : 7 - 11 minutes
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Je pose la question d'emblée et les lignes qui la suivront y répondront: n'étant pas parvenu à faire entrer l'Etat européen de leur rêve dans la réalité par la grande porte, celle dont l'idée les ravissaient, celle de la monnaie dénommée "euro", les partisans d'un Etat européen - qui n'ont pas désarmé - ne s'efforceraient-ils pas de le faire entrer par une petite porte dérobée, celle qui mène au "cul de basse fosse", celle de la "faillite de l'euro à éviter à tout prix" ? La porte a déjà été entre baillée par leurs soins, ces dernières années, à plusieurs reprises, avec la création de l'"Eurogroupe", avec l'abandon du "pacte de stabilité et de croissance" et avec la mise en oeuvre de la "facilité européenne de stabilité financière". A défaut d'autres considérations qui se voudraient moins honteuses, plus glorieuses, l'entourloupe ne serait-elle pas, une fois de plus, à l'ordre du jour démontrant à sa façon qu'elle est l'étoile du berger des hommes de l'Etat ? En voici d'abord trois exemples récents à l'échelle de l'histoire. 1. Un premier exemple. Au prétexte que l'augmentation insuffisante de la production d'or limiterait la croissance des échanges internationaux et retarderait la reconstruction des économies détruites par la guerre de 1914-18, la conférence réunie à Gènes en 1922 déboucha sur un accord politique intergouvernemental. Selon l'accord, les monnaies nationales convertibles en or à taux fixe seraient échangeables internationalement et pourraient servir ainsi dans les paiements internationaux, économisant par là même l'emploi de l'or. Seule monnaie ayant alors cette propriété : le dollar des Etats-Unis d'Amérique. Dix ans plus tard, à partir de 1931, la plupart des monnaies nationales des pays importants redevenus convertibles en or entre temps voyaient leur convertibilité intérieure en or suspendue, en particulier, le dollar. Est-ce à dire que ce qui était bon pour les échanges internationaux ne l'était pas pour les échanges nationaux ? Le prétexte n'était-il donc pas faux ? 2. Deuxième exemple. Au prétexte que les taux de change fixes en or des monnaies échangeables internationalement et la création d'un organisme international pour faciliter la bonne fixation e t la suivre seraient le moteur d'une croissance des échanges internationaux et du développement dans la paix des pays si éprouvés par la guerre commencée en 1939, les parties en arrivèrent à la conférence réunie à Bretton Woods en 1944 . Elles se quittèrent sur, entre autres décisions, la reconduction d'un prix de l'once d'or à 35 dollar - prix fixé en 1934 -, la création d'un Fonds monétaire international et l'engagement que les pays désormais membres de cet honorable organisme auraient, chacun, une monnaie convertible extérieurement en or d'ici la fin de la décennie 1950. Près de 30 ans plus tard, après moult péripéties (comme des dévaluations de la monnaie de la France, des réévaluations de la monnaie de la République fédérale d'Allemagne ou de la monnaie du Japon, des débats sur le déficit de la balance des paiements des Etats-Unis, la création d'une monnaie dénommée "droits de tirages spéciaux" par la F.M.I. et son allocation aux pays membres), le président des Etats-Unis en exercice, Richard Nixon, décida de suspendre la convertibilité extérieure du dollar en or le 15 août 1971. Et en mars 1973, à bout d'arguties, les représentants des pays membres du F.M.I. actaient que plus une seule monnaie nationale n'était convertible en or, les taux de change des monnaies n'étaient plus fixes et le F.M.I. perdurerait malgré la perte de sa raison d'être. En dépit de tout cela, quelques monnaies nationales restaient échangeables internationalement. Pour leur part, les représentants des pays de la Communauté économique européenne passaient par la suite entre eux des accords de change. Rappelons en passant que 1973 est l'année où le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark entrèrent dans la C.E.E. et firent passer son nombre de membres de 6 à 9. Mais est-ce à dire que, globalement, ce qui était bon en 1944 pour la croissance économique et le développement dans la paix, ne l'était plus en 1973 ? Le prétexte n'était-il donc pas faux ? 3. Troisième exemple. A ces deux exemples, il convient d'y juxtaposer un troisième qui est le fond de la question liminaire de ce billet. Au prétexte qu'un Etat européen améliorerait la situation des pays membres de l'Union...
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