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Ni fleurs, ni couronnes

Paul Jorion Publié le 15 juillet 2010
1598 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Pour accorder son vote à la loi de régulation américaine, un sénateur républicain a réclamé que soit abandonnée la taxation des banques qui y était inscrite. C’est chose faite, un enterrement se prépare : son adoption. Conservée, cette mesure n’aurait certes pas changé quoi que ce soit à l’esprit de cette loi – resserrer un peu certaines mailles d’un filet dans lequel des ouvertures béantes ont été aménagées – mais un tel abandon de dernière minute augure mal de la suite des événements. A défaut de trouver en lui-même les ressorts de son aggiornamento, le capitalisme financier vient de victorieusement faire opposition aux velléités affichées d’encadrer, sinon de contrarier, sa logique destructrice. La loi, c’est sa loi. Le travail n’est pas terminé, car il reste encore un gros morceau à casser. Il s’agit de Bâle III, le dernier rempart des régulateurs, la réglementation destinée à renforcer la capacité des banques à résister à une prochaine grande crise. Une issue inévitable au vu de ce qui a déjà été décidé par le Congrès américain, en plus de la poursuite de l’actuelle. Le mandat initialement donné par le G20 prévoyait l’accroissement en quantité et en qualité des fonds propres des banques, ainsi que des dispositions techniques visant à décourager de trop forts leviers d’endettement. A Toronto, il a depuis été décidé d’assouplir l’implémentation des nouvelles règles en gestation, afin de ne pas brider le retour espéré de la croissance, ainsi que de tenir compte des conditions économiques nationales (puisque les décisions collégiales du G20 laissent désormais de larges marges de manoeuvre à chacun de ses membres). Plus on plonge dans les chinoiseries dont sont entourées ces futures normes, plus l’on en ressort persuadé que leur destin est tout tracé : rejoindre plus tard celles de Bâle II au cimetière des réglementations sans effet. Mais pour l’instant, au fur et à mesure que se déroulent les discussions qui réunissent – et opposent – le Comité de Bâle chargé d’en définir l’architecture et ceux qui devront les respecter, le calendrier de leur lancement par tranches successives s’étire en longueur. Nous en sommes à dix ans pour parvenir au terme du processus. A l’arrivée, cela donne toutes les raisons de penser qu’il en sera de Bâle III ce qu’il est advenu de Bâle II : ses dispositions n’étaient pas encore appliquées (en l’occurrence aux Etats-Unis) qu’elles étaient déjà obsolètes, n’ayant en rien empêché la crise systémique de menacer d’em...
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