6290 search

Nos prévisions pour 2012 : Le keynésianisme nous a ruinés

Pierre Leconte Publié le 05 janvier 2012
4905 mots - Temps de lecture : 12 - 19 minutes
Lire plus tard
Forum Monétaire

et continuera de le faire tant que les pouvoirs publics ne se résoudront pas à accepter le « grand ajustement » et à réformer le Système monétaire international ! Les pouvoirs publics (Etats et banques centrales), appliquant depuis des décennies la fausse théorie socialiste keynésienne à savoir que l’accroissement continu des dépenses et le recours illimité au crédit favoriseraient la croissance économique, ont mis en place un Système nécessairement insoutenable alimenté par la double création exponentielle d’endettement collectif et de fausse monnaie ex nihilo. Tout cela étant accompagné d’innombrables véhicules financiers à effet de levier gagés sur le néant (les produits dits « dérivés » ou « titrisés » comme les « subprimes »), qualifiés par Warren Buffet d’« instruments de destruction massive », supposés à tort diffuser les risques mais qui en réalité les concentrent et donc périodiquement explosent en ruinant leurs détenteurs. Ce qui a progressivement abouti à la crise monétaire, financière, économique et sociale globale actuelle que l’on ne saurait imputer au libéralisme -lequel n’est hélas plus appliqué depuis longtemps- mais au seul dirigisme des pouvoirs publics. Une évolution que Ludwig von Mises, le plus clairvoyant économiste du XXe siècle, avait déjà relevée en constatant que « Les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales » ! L’augmentation continue des déficits budgétaires et de l’endettement public comme privé (que les mesures récentes d’austérité prises en Europe trop tard ne diminueront pas, étant donné que dans des économies en récession la dette augmente mécaniquement dès lors que les recettes des Etats chutent et que s’accroissent leurs dépenses), mais aussi les politiques monétaires dites de Quantitative Easing (c’est-à-dire de monétisation sans fin -directe ou indirecte- des dettes étatiques et bancaires devenues non remboursables), sans compter la fixation de taux d’intérêt à court terme aberrants voisins de zéro comme si l’argent pouvait être gratuit, ont conduit tant aux USA qu’en Europe les agents économiques -ainsi abreuvés de faux signaux- à investir de façon erronée leurs avoirs durement gagnés par leur travail. En particulier, parce qu’ils sont incités à spéculer au moyen d’instruments improductifs -n’enrichissant que les « banksters »- dont le développement anarchique finira par une débâcle généralisée. Ce qui correspond bien au plan keynésien criminel d’« euthanasie des rentiers », alors que sans épargne aujourd’hui il n’y a pas d’investissement demain. A cet égard, le sauvetage temporaire, depuis l’éclatement de la crise actuelle en 2007, des grandes banques privées par les Etats et les banques centrales -qui n’en avaient pas les moyens- a constitué une erreur majeure. Alors qu’il eut fallu organiser la faillite de toutes celles qui n’étaient plus solvables et le remboursement progressif de leurs déposants pour purger le Système en mettant un terme définitif aux pratiques de privatisation des gains (en faveur des « banksters » précités) et de socialisation des pertes (supportées par les contribuables) à la source de la corruption rampante des « élites » financières et politiques. D’autant que si les pouvoirs publics cessaient de jeter des centaines de milliards par les fenêtres au seul bénéfice à court terme d’un secteur bancaire parasitaire et hypertrophié, ou dans des plans dits de « relance » qui n’accroissent que les déficits, ils pourraient rembourser leurs dettes et même baisser les impôts des contribuables, ce qui est le meilleur moyen de dynamiser la consommation. Le même Ludwig von Mises, a écrit dans son principal ouvrage “L’action humaine” (gratuitement disponible en Français sur le site internet d’Hervé de Quengo): “Il faudra bien que l’on comprenne que les tentatives d’abaisser artificiellement, par l’extension du crédit, le taux d’intérêt qui se forme librement sur le marché ne peuvent aboutir qu’à des résultats provisoires et que la reprise des affaires, qui intervient au début, sera forcément suivie d’une rechute profonde, laquelle se traduira par une stagnation complète de l’activité industrielle et commerciale… Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que le discours commun appelle dépression… La dépression n’étant en fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom économique résultant d’une expansion à crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt de volontaire de la création monétaire ou bien plus tard avec l’effondrement de la monnaie qui est en cause.” Voilà exactement pourquoi l’Europe et les USA (dont les statistiques en particulier du chômage et de l’inflation ne sont pas sincères) sont entrés l’une dans une récession économique et les autres en croissance zéro, que tous les Quantitative Easing sont incapables d’enrayer mais ne font qu’aggraver, parce que le « boom économique résultant d’une expansion du crédit » que les Etats et les banques centrales ont organisé ne peut pas finir autrement. Etant donné que l’on ne règle pas des situations structurelles d’insolvabilité des Etats ou des grandes banques privées comme de simples crises temporaires de liquidités par la création de toujours plus de dettes et de fausse monnaie, ni par l’extension à l’infini des bilans des banques centrales dorénavant constitués de créances pourries invendables alors qu’elles ne devraient avoir comme réserves que des métaux précieux. Contrairement aux délires keynésiens qui continuent de faire des ravages, la dette et la création monétaire excessives sont partout et toujours l’antichambre de la faillite. Et von Mises d’ajouter : “Le boom ne peut durer qu’aussi longtemps que l’expansion du crédit continue à un rythme toujours accéléré. Le boom prend fin aussitôt que des quantités supplémentaires de moyens fiduciaires ne sont plus jetées sur le marché de l’emprunt. Mais il ne pourrait pas durer éternellement, même si l’inflation et l’expansion du crédit devaient se poursuivre sans fin. Il rencontrerait alors les barrières qui empêchent l’expansion infinie du crédit de circulation. Il conduirait à l’explosion du boom et à l’effondrement du Système monétaire tout entier… Si l’expansion du crédit n’est pas arrêtée à temps, le boom se transforme en un boom explosif, la fuite vers les valeurs réelles commence et la valeur de la monnaie s’effondre… Le résultat de l’expansion du crédit est un appauvrissement général” ! (dont les principaux coupables sont les « pompiers-pyromanes » Bernanke, Draghi, King et consorts). Il est donc faux de croire que les banques centrales peuvent créer de façon illimitée de la monnaie sans que finalement elles perdent toute crédibilité et que ladite monnaie, après avoir perdu toute utilité parce qu’ayant disparu dans la « trappe à liquidités », ne soit pas finalement l’objet d’un refus des peuples de continuer de s’en servir. Nul -qu’il s’agisse des personnes privées ou morales comme des pouvoirs publics- ne peut impunément dépenser l’argent qu’il n’a pas, sinon il fait tôt ou tard faillite. Ayant compris cela, on admettra une fois pour toutes que les banquiers centraux du XXe et du XXIe siècle, les plus grands faux-monnayeurs de l’histoire, pas plus que les Etats, n’ont rigoureusement aucun moyen d’éviter la dépression -successivement déflationniste puis hyper-inflationniste- et l’écroulement de la valeur de toutes les monnaies fiduciaires de papier les unes après les autres qui précédera, coïncidera avec, ou su...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6290
search