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Objectif 6 novembre !!

Charles Sannat Publié le 30 octobre 2012
3149 mots - Temps de lecture : 7 - 12 minutes
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AuCoffre

Mes chères contrariées, mes chers contrariens, C'est un secret de Polichinelle. Avant l'été, Monsieur Geithner est venu en Europe. Enfin, en Europe, c'est vite dit. Disons qu'il souhaitait surtout pouvoir discuter avec les Allemands de la politique de Madame la chancelière... Enfin discuter, c'est un euphémisme, les Américains ont plus tendance à tirer d'abord et à discuter ensuite justement ! Ce sont des vieux restes de leur culture de la conquête de l'ouest !! Alors Geithner est venu et a tiré... sur les Allemands et les Européens. En gros, il fallait que l'on arrête de faire les marioles avec notre crise de l'euro et son psychodrame permanent. Non pas que la crise de l'euro passionne l'Américain moyen, non. L'Europe, il ne sait même pas où ça se trouve. En revanche, le problème, c'est l'élection présidentielle US du 6 novembre. John Connally, secrétaire au trésor américain en 1971, a prononcé cette phrase désormais célèbre : « Le dollar est notre monnaie, mais c'est votre problème. » Et ce qui est bien, c'est que pour une fois, on a pu leur rendre la pareille. Alors c'est l'euro, c'est notre crise mais c'est leur problème... mais alors à un point, vous n'imaginez pas !! Bon, d'abord, la retraite des Américains est directement indexée sur la valeur des cours de bourse à Wall Street... Et si l'euro s'effondre, on peut raisonnablement imaginer que les indices boursiers auraient tout de même du mal à s'inscrire dans des hausses démesurées... Bref, ce serait un sublime krach. Un krach à quelques mois d'une élection présidentielle américaine, ce n'est jamais bon pour le Président sortant. En l'occurrence Barack Obama. Alors le message de Geithner lors de ce voyage a été assez limpide. Oh, rassurez-vous, nos « grands amis » américains qui sont allés discuter avec nos « très grands amis » allemands se sont forcément montrés charmants. Même pas besoin d'utiliser les menaces, du type « vous êtes contre nous ou avec nous ». Non, il a suffit que Geithner dise aux Européens... « Vous avez aimé les deux mandats de "W" ? » (« deuble U » c'est George W. Bush). Et là les Européens, pour une fois unanimes, ont dit « pô du tout ». Et là les Américains, ils ont dit – enfin pas les Américains, les démocrates pour être plus précis : « Eh bien continuez à faire les charlots avec votre crise de l'euro, dans 3 mois vous n'avez plus de monnaie unique et dans 5 mois vous aurez un beau président républicain qui a derrière lui toute l'ancienne clique de "W"... » Là, les Européens ont compris qu'il fallait mettre la pédale douce sur leurs problèmes. Ils ont donc sorti Super Mario Draghi de son bocal de formol de la BCE, l'ont envoyé devant un micro et là, super Mario a dit : « Je ferai tout pour sauver l'euro et croyez-moi, ce sera assez »... Ou quelque chose comme ça. L'idée générale étant de dire qu'il imprimerait autant de billets que nécessaire pour éviter toute déroute de la monnaie unique européenne. Alors depuis, en gros, le pire est passé, tout est derrière nous, il n'y a plus de problème. D'ailleurs, même l'Espagne n'aurait pas besoin d'aide, tout juste ont-ils de menues difficultés d'ordre financier, mais rien de très grave, ce sont juste quelques immeubles qui peinent à trouver des acheteurs, mais comme les banques sont très, très très (TRÈS !!) solides, il n'y a rien à craindre. En plus, les banques espagnoles ont toutes passé haut la main les « stress tests »... Un peu comme DEXIA, la banque qui a tout raté... sauf les « stress tests » comme le dit la blague ! Voilà, c'est l'euphorie, Jean-Pierre Gaillard « mon ayrault », celui qui a accompagné mes tous premiers émois boursiers, nage en plein délire haussier. Les marchés montent tout l'été, là à l'automne, c'est un peu plus dur de trouver de quoi aller encore plus haut, mais c'est une autre histoire. Tous les mamamouchis européens se pressent au chevet du malade, désormais en pleine convalescence... Tout va bien. L'état du patient n'est plus critique, le pronostic vital n'est plus engagé... et le pire de la crise est derrière nous. Sauf que je pense qu'il ne faut être ni dupe ni naïf. Depuis l'été dernier, qu'est ce qui a changé à part des promesses de faire ce qu'il faut et que ce serait assez ? RIEN. Rien n'a changé. Les dettes ont-elles diminué ? Non. La Grèce va-t-elle mieux ? Heu... je ne crois pas... La France est-elle en pleine croissance ? A priori, on aurait comme qui dirait un p'tit problème de récession... L'Espagne... ça, c'est différent. Les Allemands ont décidé qu'elle n'avait plus besoin d'aide (des fois qu'ils seraient obligés de payer)... Mais de vous à moi, je n'ai toujours pas compris pourquoi avant l'été il fallait aider l'Espagne, et après que je sois allé un mois à la...
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