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Où sont les issues de secours ?

Actualité de la Crise Publié le 13 juin 2010
2116 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) A leur rythme et selon leur logique, les deux crises de la dette publique et privée se poursuivent en s’alimentant mutuellement. Telle une contagion croisée désormais durablement inscrite dans le paysage. Les issues de chacune d’entre elles sont bien recherchées, mais elles restent introuvables. La réduction des déficits publics ne va pas aller sans accroître le mal existant, suscitant des effets secondaires très indésirables, tandis que le lent rétablissement par lui-même du système financier, toujours incapable de fonctionner sans le soutien massif des banques centrales, vient de trébucher en Europe à nouveau. Echappée quelque temps, l’Europe est en passe d’être rejointe par le Japon, qui met à son tour l’accent sur la réduction prioritaire de son déficit public, tandis que les Américains continuent, mais ce ne peut être que provisoire, de temporiser. Devant le parlement, Naoto Kan, le nouveau premier ministre japonais, a placé son entrée en fonction sous le signe du « risque d’effondrement financier » qui résulterait à terme, selon lui, de la colossale dette du Japon, car « nos finances sont les pires des pays développés » (la dette y atteint 200% du PIB). Toujours reculées, des mesures fiscales sont à l’étude, notamment une augmentation de la TVA. Elles pèseront sur la consommation intérieure et rendront le pays encore plus dépendant pour sa croissance de son commerce extérieur. Tout le contraire de ce qui est préconisé par les organisations internationales, au nom de la lutte contre un déséquilibre global qui au contraire s’amplifie. Les récentes statistiques américaines montrent que le déficit commercial avec la Chine continue de croître. Si le déficit public augmente moins vite que prévu aux Etats-Unis – pour utiliser la formule désormais employée à tout propos pour agrémenter la poursuite de la détérioration de tel ou tel taux – Timothy Geithner, secrétaire d’Etat au Trésor, vient à nouveau d’admettre qu’un plan de réduction de celui-ci devait être rapidement défini, précisant qu’il serait appliqué à moyen terme. Ben Bernanke, le président de la Fed, tout en regrettant la persistance de son absence, a de son côté précisé ce qu’il fallait entendre par moyen terme : le début de l’exercice 2013 (soit octobre 2012 pour les Etats-Unis). Avant cette échéance, il n’est selon lui ni possible ni souhaitable d’entamer une forte décrue des dépenses publiques. Elle briserait le rétablissement de l’économie, après qu’elle ait connu la plus longue récession enregistrée depuis les années 30. Alors que les analystes attentifs font état de la fragilité de l’actuelle croissance américaine, tirée par le dépense publique, Ben Bernanke a cru pouvoir affirmer, mais sans les identifier, qu’« Il y a plusieurs signes indiquant que le secteur privé est en train de tirer l’économie », de « prendre le relais » de la dépense publique, tout en reconnaissant que la croissance limitée qui pouvait être attendue ne diminuerait pas le chômage. Dans ce contexte, la remarque selon laquelle les consommateurs américains ne devaient pas renoncer à emprunter pour financer leurs achats, prononcée par l’un des gouverneurs de la Fed, Elizabeth Duke, semble devoir être rangée sur l’étagère des incantations. Elle a pour origine le fait que 25% de cette consommation – ...
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