6285 search

Perspectives de l'€uro.

Georges Lane Publié le 13 janvier 2019
3177 mots - Temps de lecture : 7 - 12 minutes
Lire plus tard

Il est un fait économique incontesté que ce qu'on dénomme "monnaie" - "argent" quand on se moque de la signification des mots, comme en France (cf. ce texte de novembre 2014) - a été inventé par les gens. Pour faire quoi ? Le consensus se disperse dans l'instant pour répondre à la question. Laissons-le de côté un instant. L’€uro est, pour une majorité de gens, une "monnaie réglementée régionale" récente à l’échelle de l’histoire. L’€uro pour faire quoi ? Le consensus est que sa gestion étatique doit promouvoir la croissance économique des pays membres de la "zone €uro". La réalité passée de ce fait a été pour le moins discutée, mais peu importe (cf. ce texte de janvier 2013 ou celui-ci de mars 2016). Peu importe, par exemple, l’évolution passée du prix de l’€uro en dollar des Etats-Unis d’Amérique de 1999 à 2016 (cf. graphique ci-dessous). Source : https://fred.stlouisfed.org/series/DEXUSEU Et la perspective que l’€uro perdure est bien évidemment discutable. Reste que le consensus s’articule sur une erreur qu’il faut dénoncer : l’existence de l’€uro n’a rien à voir avec sa gestion étatique et les prétendus effets de celle-ci sur le développement économique. Le consensus doit s’articuler sur les coûts qu’ils cachent, qui rejoignent la question originelle de l’existence de la monnaie, et dont peu de gens parlent. Qu’on le veuille ou non, à son aube, l’€uro a amoindri descoûts de la situation économique de chacun, de l’acte d’échange et de l’intermédiaire des échanges qu’il est. Si la structure de ces coûts vient à disparaître dans les espérances des gens, il disparaîtra au profit d’un ou plusieurs autres intermédiaires des échanges, inconnus aujourd'hui... 1. Ludwig von Mises. Ludwig von Mises a eu l'occasion de faire le point sur ce qu'on avait dit sur le sujet de la monnaie jusqu'au début du XXème siècle, dans un article de journal scientifique de 1917-18 (cf. ce texte de juin 2014). Soit dit en passant, on ne peut que regretter que les historiens de la pensée économique fassent peu de cas de cet article (cf. Fand D.I. (1970), "A Monetarist Model of the Monetary Process", Journal of Finance, pp. 275-289). A cette occasion, il a pu remettre en cause l'idée absurde, infligée à longueur de temps que "la monnaie était politique" et qu'elle devait être monopole privilégié des hommes de l'état - ce propos est au cœur de l'€uro...-. Pour autant, il n'a pas mis le doigt sur la cause de la monnaie exprimée en termes économiques, à savoir "amoindrir le coût de la situation où chacun se trouve et le coût de son action d'échange avec quoi il essaye d'amoindrir ces deux coûts". Mises a fait référence à la notion de "pouvoir d'achat", ce qui est, selon moi, une expression de rhétorique au mauvais sens du terme (cf. ce texte d'octobre 2014 ou celui-ci de mai 2015). 2. Le coût de sa situation économique. En effet, pour changer la situation économique dont ils ne sont pas satisfaits, pour amoindrir le coût qui lui est donné par chacun, les gens agissent, mènent des actions étant donné à la fois l'abondance des actions qui s'offrent à eux ou qu'ils imaginent, les méthodes et la succession nécessaire d'une action l'une après l'autre. Bref, les actions suivies visent à améliorer la situation a priori insatisfaisante et à amoindrir son coût. 3. Le coût de l'échange. Au nombre des actions, il y a l'échange de droits de propriété sur les choses, le commerce avec autrui ou encore la catallaxie. Comme toute action, l'échange est coûteux. Mais cela a été en général mis à l'écart par les économistes ou bien une hypothèse a fait en sorte que le coût de l'échange fût nul. Il n'en reste pas moins qu'en pratique, dans le passé, les gens ont essayé d'amoindrir le coût de l'échange (cf. ce texte de février 2015), un coût nécessairement inférieur au coût de la situation, en inventant diverses méthodes. Exemplaire comme méthode a été la valeur qu'était l'"intermédiaire des échanges" et les formes qui lui ont été données (de ce qu'on dénomme "monnaie" au "commissaire priseur"). 4. Le coût de la monnaie. De forme exemplaire de l'intermédiaire des échanges est ce qu'on a dénommé "monnaie". Le sont aussi les formes de la monnaie qui, elles-mêmes, lui ont été données par la suite par les gens. Pour ne pas remonter trop loin dans le passé, disons les "pièces de monnaie", les "coupures de billets en monnaie bancaires" et les "comptes de dépôt bancaires". En tant que "valeurs", marchandises, les formes de monnaie avaient, chacune, un coût qui lui était donné par les gens et, à son tour, ce coût de la monnaie ne pouvait qu'être inférieur au coût de l'échange. La liste des formes de monnaie qui ont perduré, s'est étalée dans le temps. Je dirai qu'elle a concrétisé un amoindrissement progressif tant du coût de la monnaie que du coût de l'échange pour ne pas dire du coût de la situation, autant d'expressions économiques peu utilisées par les théories ...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6285
search