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Actualité de la Crise Publié le 21 septembre 2009
1951 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) C’est à un véritable festival de confusions que nous sommes conviés d’assister dans les jours qui viennent. Certaines délibérément entretenues, d’autres même pas (ce sont, à y réfléchir, les pires). Le spectacle qui nous attend pourrait être dénoncé sur le mode de l’indignation : « ils nous cachent quelque chose ! » ou bien « ils se foutent de nous ! », résumant ainsi cette réaction outrée que l’on a coutume d’appeler populaire pour l’évoquer non sans condescendance du bout des lèvres. Mais ce spectacle répétitif et lassant a un autre sens. La réglementation des « bonus » des financiers nous est donc présentée, hors de toute vraisemblance, comme une mesure phare de la régulation financière, élément clé du sommet à venir. Rarement en retard d’une déclaration, surtout quand elle sonne faux, la ministre de l’économie et des finances de la France, Christine Lagarde, a ainsi estimé aujourd’hui dans Le Journal du Dimanche que l’adoption par le G20 d’un « encadrement des bonus (serait) une grande victoire pour l’Union européenne et pour la France ». Cette confusion entre symptôme et cause de la crise, pour le coup délibérément entretenue, est particulièrement affligeante. Mais le choix de ce terrain pour crier victoire renvoie à une vérité de plus en plus nue : ceux qui en sont à l’origine, ou bien s’y sont rendus faute de mieux, cherchent à dissimuler ainsi qu’ils n’ont aucune prise, ou si peu, sur les événements. Car, si une chose est certaine, à leurs yeux comme aux nôtres, c’est que les modalités finales de la future régulation financière seront définies plus tard et on ne sait pas quand, à Washington, plus précisément au sein du Congrès des Etats-Unis, ce haut-lieu du pouvoir des lobbies du monde financier. Devient alors accessoire cette tentative de trouver dans les banques (et dans les Américains pour faire bonne mesure) des boucs émissaires faciles livrés à un mécontentement, lui aussi populaire, que l’on espère ainsi satisfaire à peu de frais. Obtenant des ersatz de mesures à la faveur d’un compromis planétaire, dont la mise sur pied occupera l’essentiel de la réunion du G20, si tout du moins elle est atteinte. On dit d’ailleurs que la Fed pourrait se déclarer prête à surveiller les rémunérations des institutions financières, utile contribution au rapprochement des points de vue. Mais quand on en vient à faire appel aux seuls principes, sans les assortir de mesures pratiques, c’est rarement bon signe en politique. Le filon des bonus prochainement épuisé, après celui des paradis fiscaux, déjà se pointe un nouvel axe de communication pour la suite des évènements : une taxe sur les produits financiers. Le coup est parti dans le désordre, sans avoir été prémédité et selon des intentions pouvant être louables, grâce à Lord Turner (le chef de la régulation britannique du FSA) ou bien aux Allemands, qui réclamaient que la finance contribue à son propre sauvetage, afin de ne pas laisser seules les finances publiques y contribuer. Il a été depuis repris au vol et ne va probablement plus ...
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