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Plan de relance, chronique d'un désastre annoncé

Vincent Bénard Publié le 01 décembre 2008
2089 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Objectif Liberté

La relance, c'est l'opium des états V.B. Nicolas Sarkozy annoncera donc son "plan de soutien très puissant à l'activité économique" ce Jeudi 4 décembre. Il est trop tôt pour se prononcer sur ce qu'il contiendra, et donc pour émettre des critiques fondées, mais les déclarations du président et ses actions récentes n'incitent guère à l'optimisme. Voyons simplement pourquoi un plan de relance ou de "soutien à l'économie", en général, se révèle au mieux mauvais, et au pire désastreux, et rêvons ensemble, sans grandes illusions, aux bonnes surprises qu'un gouvernement enfin revenu aux réalités pourrait nous réserver. Les moyens de l'arrosage étatique Dans les périodes de crise, les individus, par précaution, tendent à réduire leurs consommation de biens durables : automobiles, bâtiments, meubles, Hi-Fi... Ainsi que les dépenses jugées futiles: restauration, voyages, etc... Keynes, le père théoricien des politiques de relance, voyait dans cette épargne de précaution l'ennemi mortel de la reprise de l'économie. Un plan de relance Keynesien consiste donc à substituer à la dépense privée qui se raréfie une dépense publique soit générale, soit ciblée sur certains secteurs que le gouvernement considère comme essentiels pour de multiples raisons, comme le BTP ou l'automobile. La gamme de moyens envisageables est large: achats publics directs, subventions aux achats privés, subventions au crédit. Mais quels que soient les moyens retenus, ces plans de relance tendent toujours à déverser de l'argent public dans l'économie, pour pousser les agents économiques à consommer plutôt qu'à épargner. Ces plans, comme toute intervention de l'état, charrient des tombereaux d'effets pervers. Le problème du financement du plan de relance Tout argent public déverser quelque part ne tombe pas du ciel. Le gouvernement a trois moyens de le trouver: > Tout d'abord, il peut augmenter les impôts. Ce faisant, il prend aux agents économiques des ressources que ceux-ci auraient pu affecter à des achats satisfaisant leurs propres besoins, pour les réaffecter aux secteurs que ses technocrates jugent prioritaires. Il tend donc seulement à réaffecter les ressources qui auraient été à Paul dans la poche de Pierre. Ce qui ira à Renault ou à Bouygues (ce qu'on voit) n'ira pas au Club Med ou à Sterckeman ou à des milliers de PME inconnues (ce qu'on ne verra pas) qui satisfont des besoins exprimés directement par les ménages. Et il est rare que les grands programmes d'infrastructures généralement décidés dans ces circonstances ne comportent pas leur lot d'éléphants blancs dans le désert et de ponts vers nulle part. > Plus généralement, il peut relancer la dépense par le creusement des déficits. Mais dans ce cas, il doit emprunter l'argent qu'il dépense, ce qui a deux conséquences. La première est qu'une partie des détenteurs de dettes étant des nationaux, ceux ci choisissent donc de financer la dépense de l'état: l'effet est sensiblement le même que celui de l'impôt, sauf que le prêteur touche un intérêt. D'autre part, un pays comme la France peut attirer des capitaux étrangers, et donc faire payer par des capitaux venus de l'extérieur sa relance. Seul problème: en augmentant son besoin de crédit, il augmente mécaniquement le taux d'intérêt auquel les agents économiques acceptent de lui prêter. Ce ...
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