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Polémique sur les gaz de schistes

Actualité de la crise Publié le 19 avril 2011
3406 mots - Temps de lecture : 8 - 13 minutes
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Sous la pression médiatique de quelques figures écologistes en vue, le gouvernement s'apprête à soutenir une loi proposée par un député UMP, Christian Jacob, qui vise à prohiber toute exploration et exploitation de gaz de schistes en France par utilisation des techniques de fracturation hydraulique. Dès le mois de février, Nathalie Kosciusko Morizet avait fait prononcer un moratoire sur les forages. Le projet de loi sera discuté par l'assemblée le 10 mai 2011. Naturellement, José Bové et quelques autres représentants de la mouvance éco-régressiste se félicitent de ces reculades, évidemment qualifiées d' "avancées". Les gaz de schistes, voilà le nouvel ennemi que certains ont décidé d'abattre. Une véritable campagne visant à effrayer les populations sur "les dangers du gaz de schiste" a été lancée par diverses associations écologistes, opération de communication dont le point d'orgue est un film documentaire appelé "Gasland", dont nous reparlerons. Résultat, après quelques manifestations de colère d'activistes anti-schistes et de riverains des gisements, le gouvernement se réfugie derrière le principe de précaution et baisse sa culotte devant les revendications prohibitionnistes. Un préjudice de plusieurs centaines de milliards Ainsi sont prises les décisions en République Pétocharde de France. Les réserves de gaz de schistes sous notre sol sont pour l'instant estimées "prudemment", faute d'exploration complémentaires, à 2400 milliards de m3 de gaz naturel extractibles selon les technologies connues, autour de Montpellier. D'autres réserves non encore chiffrées mais possiblement considérables seraient enfermées dans le sous-sol du bassin parisien. Par analogie avec des gisements de taille inférieure, tel que celui découvert à Tamar en Israel (et que les entreprises de l'état Hébreu vont exploiter, elles), on peut estimer très prudemment la valeur plancher du gisement de Montpellier-Montélimar à 400 milliards de dollars. En fait, la valeur estimée est beaucoup plus élevée aux cours actuels (800 milliards), mais comme on découvre de ces gaz un peu partout, le cours devrait tendre à baisser à monnaie constante. Mais cela reste une somme tout à fait considérable. Puisque l'état Français s'arroge la propriété du sous-sol dès qu'une ressource exploitable s'y trouve, interdire l'exploitation de ce gaz revient à stériliser un patrimoine de 400 milliards au bas mot. C'est un peu comme si le gouvernement décidait de fermer autoritairement environ 2 millions de logements pour en empêcher toute exploitation commerciale, ou de prononcer la fermeture administrative de toutes les entreprises artisanales du pays : une spoliation pure et simple, et un atterrant gaspillage d'opportunités. Selon la DGEMP (Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières), la France a importé 44 Milliards de mètres cubes en 2006, devrait en importer 66 en 2020, et 78 en 2030. Les réserves estimées pour le seul bassin du Roussillon représentent donc une grosse quarantaine d'années d'importations. Certes, le texte de loi n'interdira pas formellement l'exploitation, mais il prohibe l'usage de la seule technologie aujourd'hui capable d'extraire ces gaz, à savoir, je cite : "l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels, par des forages verticaux comme par des forages horizontaux suivis de fracturation hydraulique de la roche, sont interdites sur le territoire national." - Par conséquent, l'exploitation de ces richesses est subordonnée à une rupture technologique dont on ne sait absolument pas si elle a une chance de se produire demain ou dans 20 ans. Il ne faut donc pas s'y tromper, en l'état actuel, l'adoption de cette loi constituerait un arrêt de mort de la filière des gaz de schistes en France, puisqu'aucun exploitant sur notre sol n'aurait les moyens de financer la R&D nécessaire à l'éclosion de nouvelles technologies d'exploration. Quelles sont les raisons qui motivent une telle stérilisation de richesses de la part de nos politiciens ? Vous vous en doutez : c'est la crainte de conséquences environnementales néfastes qui pousse nos édiles à appliquer le principe de précaution. Ces craintes sont-elles fondées ? La fracturation hydraulique des roches profonde : coupable ? Le présumé problème provient de la technologie employée, la fracturation hydraulique des roches profondes, indispensable pour séparer le gaz emprisonné dans des micropores de schistes, de sa roche "hôtesse" et le faire remonter à la surface. Il faut noter que cette technique, constamment perfectionnée depuis les années 40, est utilisée couramment depuis 40 ans dans le domaine de l'extraction pétrolière, dans certains types de gisements, sans que personne ne s'en émeuve. Cette technologie utilise de l'eau, du sable, et des adjuvants chimiques (environ 0.5% de la solution), dont la plupart ont de nombreux usages grand public, comme la gomme de Guar, que l'on trouve dans... les crèmes glacées. Mais je ne puis être certain que toutes les substances indiquées soient totalement sans risque dans les conditions d'emploi considérées. La crainte agitée par les adversaires de l'exploitation des gaz de schistes est que tant le gaz que les adjuvants chimiques remontent par capillarité des couches profondes vers les nappes aquifères plus élevées, plutôt que par le tuyau de forage qui est, lui, sécurisé. En outre, la fracturation des roches utiliserait d'immenses quantités d'eau, et la création des puits gaspillerait des ressources fossiles importantes. Naturelle...
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