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Pourquoi s'intéresser à l'euro plutôt qu'à des épingles.

Georges Lane Publié le 24 octobre 2012
2871 mots - Temps de lecture : 7 - 11 minutes
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1. Pourquoi s'intéresser à l'euro plutôt qu'à des épingles? Cette question est une transposition directe d'une question par quoi Milton Friedman (1912-2006) aimait à commencer ses conférences dans la décennie 1960, à savoir: "pourquoi s'intéresser à la monnaie plutôt qu'à des épingles?" Et sa réponse était : "parce que les prix des biens échangés sont en monnaie". En ce qui me concerne, la réponse est : parce que ce qu'on dénomme "monnaie" aujourd'hui contribue à diminuer le coût d'opportunité de l'échange synallagmatique présent. J'ai déjà évoqué le propos dans ce billet de juillet 2009 , je n'y reviens pas et je vais l'envisager sous un autre angle dans le présent. Soit dit en passant, sans le rappeler, ou sans peut être le savoir, Friedman reprenait, à sa façon, Vilfredo Pareto (1848-1923) pour qui "Une marchandise en laquelle s'expriment les prix des autres marchandises, est un numéraire ou une monnaie (§269 de son Cours de 1896-97). Et Pareto de préciser alors : "Le numéraire se distingue de la monnaie en ce que la monnaie intervient matériellement dans les phénomènes économiques, et le numéraire n'intervient pas matériellement". 2. Le coût d'opportunité des échanges. Sans monnaie, des échanges peuvent se conclure et, donc, donner lieu à prix... relatifs. C'est le "terrain de jeu" des économistes de la théorie de l'équilibre économique général. "Mais...", comme aurait dit certain humoriste, "... c'est plus cher", considération que ces mêmes économistes laissent de côté. En d'autres termes, économiques, en effet, sans monnaie, il y a un coût d'opportunité des échanges qui est "plus élevé" et qui peut faire obstacle à la réalisation de certains d'entre eux. En tout état de cause, dans une économie sans monnaie, les prix des échanges convenus dits "relatifs" recouvrent des "marchés conclus", mais cachent aussi des échanges qui n'ont pas pu être menés à terme. Comparée à cette économie, a priori, et toutes choses égales par ailleurs, une "économie avec monnaie" recouvre des échanges convenus en plus grand nombre et cache un nombre moins grand d'échanges abandonnés ou non tentés. Dans les deux cas, les marchés non conclus ou non tentés mériteraient de retenir l'attention des économistes, ce qui n'est pas trop l'habitude - certes, il est question de déséquilibre de marchés mais pas en relation avec le coût d'opportunité de l'action d'échange... -. A priori, une partie des échanges non conclus ou non tentés en "économie sans monnaie" se retrouve en "économie avec monnaie". Il est difficile de supposer que des échanges conclus en économie sans monnaie ne le soit plus en économie avec monnaie étant donné que l'économie avec monnaie procède de l'économie sans monnaie, et non pas le contraire. 3. Distinguer "monnaie" et "quantité de monnaie". Mais ce n'est pas parce que le prix en monnaie d'un bien en propriété échangé n'est jamais qu'une quantité de monnaie échangée que, si des échanges ne sont pas tentés ou ne peuvent pas aboutir et leur prix en monnaie voir le jour en conséquence, il y a une question de quantité de monnaie totale. Certes, la quantité de monnaie en circulation n'est pas illimitée, mais rien ne justifie de supposer que la limite ait des répercussions sur les prix en monnaie comme si ces derniers procédaient de celle-là. Les prix en monnaie résultent des processus contractuels d'échange, des "marchés". Soit dit en passant, en 1911, Irving Fisher (photographie ci-contre) a proposé une autre démarche pour lier les prix en monnaie et la quantité de monnaie. Elle a donné lieu à l'"équation des échanges". Il a porté son attention sur la quantité de monnaie échangée en moyenne dans une période de temps, les prix en monnaie des échanges et les volumes de biens échangés en conséquence. L'"équation des échanges" cache ainsi, sans le dire ou le savoir, des coûts d'opportunité "pas trop élevés": s'ils le deviennent, il n'y aura plus, ou moins, d'échanges. Ce n'est pas une question de quantité de monnaie sauf à établir une relation de causalité entre la quantité de monnaie et le coût d'opportunité des échanges, ce qui reste à faire à ce jour. Ce n'est pas non plus une question de "fonctions" de la monnaie car, malgré ce qu'en disent certains, les "fonctions" des choses sont un type de considérations étranger à la théorie économique: pourquoi en parler à propos de la monnaie ? C'est une insuffisance théorique importante. Ce n'est...
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