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Préparation d’artillerie en Europe

Paul Jorion Publié le 22 janvier 2010
1862 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Etre entré dans une phase plus politique de la crise, qu’est-ce que cela signifie dans l’immédiat ? D’abord, cela ne fait pas disparaître pour autant ses autres manifestations : financières, économiques et sociales, qui interagissent entre elles de manière peu contrôlée. Chacune gardant sa propre logique, porteuse de ses incertitudes particulières. Sont ainsi à prendre en considération : l’épée de Damoclès du crédit immobilier commercial, parmi d’autres inconnues de ce monde financier toujours aussi opaque ; la confirmation de la faible reprise économique et de sa configuration ultérieure prévisible dans les pays OCDE ; l’accroissement du chômage et la reconnaissance de sa dimension structurelle réelle, assorti de mises en cause du bouclier de la protection sociale, au nom de la réduction des déficits publics. Ensuite, cette nouvelle dimension politique reflète l’impérieuse nécessité devant laquelle les gouvernements sont désormais d’agir, après avoir confié aux financiers les clés des coffre-forts publics afin qu’ils règlent à leur manière le chaos qu’ils ont créé. Elle est susceptible d’ouvrir des champs d’intervention, de générer des initiatives dans l’opinion publique, là où l’apathie semble s’être installée. Voilà ce qui est en cause. Nous donnant l’occasion d’être attentif au développement des contradictions déjà apparues parmi les décisionnaires – amenant certains à tenir des propos rompant avec l’orthodoxie de la pensée unique – ainsi qu’aux initiatives et contestations de tous ordres, qui sont susceptibles de se développer. L’un de leurs modèles, non reproductible tel quel nécessairement, étant par exemple le mouvement Américain « Move your money », auquel il a été fait référence par Corinne Lepage. Ce qui est en question, au final, c’est l’interaction qui pourrait naître entre les contradictions exprimées par les uns et les actions des autres. En Europe, nous assistons actuellement à une véritable préparation d’artillerie. Comme si un tour de parole était organisé, au sein duquel s’exprimaient successivement les agences de notation, les organisations internationales et les gouvernements, formant progressivement un choeur qui entonne avec de plus en plus de force une même chanson dont le refrain est : « il faut impérativement réduire les déficits publics ! ». En bonne pratique de l’art de la guerre, cette préparation est le prélude à une offensive générale, dont les Grecs et les Islandais font les frais aux avant-postes. Les Allemands revendiquent désormais clairement la conduite de cette offensive pour la zone euro, sur laquelle ils se concentrent, sa configuration se précisant par ailleurs lentement pays par pays. Dans son rapport introductif, le Forum économique Mondial de Davos – qui va se tenir du 27 au 31 janvier avec pour thème : « Améliorer l’état du monde : repenser, redessiner et reconstruire » –...
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