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Privatisation d’ADP: entre conflits d’intérêts et « publianalyses »…

Liliane Held-Khawam Publié le 12 juillet 2019
1747 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Ces signataires de tribunes pro-privatisation qui taisent leurs liens avec Vinci et ADP. Par Étienne Girard Depuis le début de la mobilisation contre la privatisation d’ADP, plusieurs tribunes, qui soutiennent le passage de l’exploitant au privé, sont signées par des observateurs… pas tout à fait indépendants. Il y a des hasards qui interpellent. Ces trois derniers mois, quatre tribunes économiques sur neuf parues dans la presse pour soutenir la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) émanent d’intellos ayant une relation d’intérêts plus ou moins directe avec l’entreprise publique ou avec Vinci, candidat à son rachat. C’est également le cas d’une tribune juridique qui conteste l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur le sujet. Ce qui n’est pas forcément synonyme de malhonnêteté intellectuelle, mais encore faudrait-il mentionner cette proximité. Parce que les enjeux s’élèvent à des milliards d’euros et que la pétition contre la vente de l’exploitant aéroportuaire a déjà récolté près de 500.000 signatures de citoyens, il pourrait en effet s’avérer utile pour le lecteur de disposer d’une connaissance plus complète du profil de chaque tribuniste. Le cas ADP-Vinci montre au passage le mélange des genres au sein de certains réseaux français où, de conférences en participations à des think tanks, des intellectuels côtoient fréquemment des représentants de grandes entreprises jusqu’à, parfois, être rémunérés. Le premier à avoir dégainé est l’économiste Nicolas Bouzou, auteur dans Le Figaro du 15 avril d’un texte intitulé « Les conditions d’une privatisation réussie« . Il s’y prononce en faveur d’une sortie totale de l’Etat du capital d’ADP, à condition de le vendre « très cher« . Ce que ces lignes passent sous silence, c’est qu’ADP figure sur la liste des clients de Asterés, le cabinet de conseil de Nicolas Bouzou, accessible sur le site Internet de l’entreprise. Contacté, l’économiste assure ne pas se rappeler pourquoi : « Peut-être pour une conférence il y a dix ans, mais même pas sûr ». Il ajoute : « J’anime parfois des conférences pour Vinci« , tout en soulignant que son texte « n’est pas très favorable à Vinci » et assure se prononcer en toutes circonstances sur la base de ses seules convictions. « J’aurais pu l’écrire même si j’avais eu ADP comme client, mais pas sur commande. Je n’écris que des choses que je pense« , nous certifie le consultant libéral. Un jour, il a été invité à parler d’Air France à la télévision. L’entreprise comptait parmi ses clients, il l’a mentionné spontanément : « Je dis tout, pour éviter qu’on me reproche des conflits d’intérêts« . En l’espèce, le lien avec Vinci et ADP ne figurait pas dans sa tribune. Collègue de l’avocat d’ADP L...
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Par Liliane Held-Khawam via lilianeheldkhawam.com
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