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Quel avenir pour l’euro ?

Georges Lane Publié le 21 septembre 2011
12245 mots - Temps de lecture : 30 - 48 minutes
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Le texte ci-dessous est paru dans le périodique de l'aleps – association pour la liberté économique et le progrès social -, 35 avenue Mac Mahon, 75017 Paris (ci-contre). dont les références sont : Liberté économique et progrès social, n°136, juillet 2011, pp.2-17 Il est suivi de quatre annexes qui développent certains de ses passages. Les notes de bas de page - au nombre de vingt - n'ont pas été reprises. Voici le texte. A l’échelle de l’histoire de l’humanité, l’« euro » est une étape du processus monétaire qui a émergé dans la nuit des temps et qui a contribué à diminuer le coût de l’action humaine qu’est l’échange de biens en propriété. Depuis le début du XXème siècle, le processus monétaire a été perclus de réglementations et l’« euro » est la dernière grande réglementation en date - une expérience sans précédent qu’on notera « €xpérience » pour insister sur le point -. Dans ces conditions, que penser de l'avenir de l'euro ? Plusieurs réponses sont possibles. Pour les donner, un détour est nécessaire : il consiste à répondre à la question « pourquoi s’intéresser à l’euro ? » et à passer par le concept ignoré de « coût résiduel de l'échange » qui se déduit de l’une des réponses à la question. 1. L’€xpérience. L’€xpérience a consisté dans la fusion progressive de systèmes monétaires historiques nationaux, depuis le 1er janvier 1999. A ce jour, dix-sept systèmes ont fusionné, le dernier venu est l’Estonie le 1er janvier 2011. L’€xpérience en question ne doit pas être sous-estimée. Elle est comparable aux expériences de chimie ou de physique, voire de biologie, les plus fondamentales, dont l’issue ne peut qu’être attendue avec incertitude – jusqu'à mettre en question leur vie - par ceux qui en sont les initiateurs, dans la connaissance théorique ou autre limitée de la réalité où ils se trouvent à ce moment-là. Dans le cas de l'euro, on ne peut que convenir que le danger de l’€xpérience pour les initiateurs est a priori moins grand, leur vie n'étant pas en jeu... sauf révolution sanglante inattendue du peuple, en réponse... L’euro a peu de choses à voir avec l’expérience de l’Union monétaire latine (U.M.L.) qui a été menée à partir de 1865 et a duré, cahin-caha, avec des interruptions, jusqu’en 1926… et à quoi, parfois, certains l'ont comparée. L'U.M.L. n’avait pas tenu d’abord dans une quelconque fusion des systèmes monétaires des pays concernés (ceux de France, Belgique, Suisse, Italie et Grèce), ni dans la création d’une « super banque centrale » (type « banque centrale européenne » - B.C.E.-) pour l’occasion. L’objectif fondamental, beaucoup plus modeste, était que les pièces de monnaie en or ou en argent circulassent sans barrière dans les divers pays de l'Union. Le résultat de la fusion actuelle des dix-sept systèmes monétaires historiques nationaux est donc un système monétaire régional – « régional » à l’échelle du monde entier – centralisé, élément d'un système monétaire international décentralisé, « dont les centres sont partout et la circonférence en définitive nulle part ». 2. L’unité de compte. L’« euro » est aussi la dénomination de l'unité de compte de l’€xpérience. Les hommes de l'Etat, parties dans l'accord de fusion, l'ont définie en deux temps : en mai 1998 puis définitivement le 31 décembre 1998. Pour mémoire, la conversion du franc français en euro a été décidée sur la base de : € 1 = FF 6,55957. a) Depuis lors, et par exemple, les prix d’échange des biens en France ne sont plus exprimés en franc français, les prix d’échange en Allemagne ne le sont plus en Deutsche Mark, mais comme dans les autres pays membres du système monétaire régional, en euro. Une grande façon de retracer l'€xpérience dans le passé consiste à s’intéresser à l'évolution des prix en euro ou, si on préfère la dénomination, à l'évolution de son pouvoir d'achat intérieur. Officiellement, la Banque centrale européenne, par la bouche de J.C. Trichet, son président pour quelques mois encore, revendique la stabilité du pouvoir d’achat de l’euro – elle avance que, jusqu’à présent et depuis l’origine, la baisse du pouvoir d’achat de l’euro a toujours été inférieure annuellement, en moyenne, à 2% - : « Au terme de bientôt douze années d’expérience avec l’euro, nous pouvons juger si la B.C.E. a rempli son mandat avec succès. Or, au cours de ces douze années, le taux d’inflation annuel moyen dans la zone euro a été de 1,97 %. Nous avons donc assuré la stabilité des prix dans la zone euro sur un horizon déjà assez long. Ce résultat est meilleur que les performances enregistrées par quelque grand pays de la zone euro que ce soit au cours des cinquante années qui avaient précédé l’avènement de l’euro. Les conditions dans lesquelles la stabilité des prix a été maintenue n’ont pas toujours été faciles, le Conseil des gouverneurs de la B.C.E. ayant eu à affronter un certain nombre de chocs économiques et politiques depuis 1999, avec une nouvelle institution, une nouvelle monnaie et un nouveau cadre de politique monétaire. Au fil des années, nous avons été confrontés à des évolutions extrêmement volatiles de nombreuses composantes du panier de consommation, notamment les cours du pétrole qui ont atteint près de 150 dollars le baril, à des variations considérables des taux de change, à l’éclatement de la bulle Internet et aux répercussions des attentats du 11 septembre 2001 aux États‑Unis, pour ne mentionner que quelques exemples. Les résultats obtenus, après douze années de stabilité des prix, sont donc notables. En France, le taux d’inflation annuel moyen entre 1999 et octobre 2010, qui s’est établi à 1,8 %, a même été inférieur au taux moyen enregistré dans la zone euro ces douze dernières années. Ce résultat est également inférieur au taux moyen (2 %) observé dans les années 1990 dans le pays avant l’introduction de l’euro. Pour mémoire, l’inflation moyenne dans les années 1980 s’était élevée à 7,4 % et à 8,8 % dans les années 1970. L’euro, dans sa capacité à protéger le pouvoir d’achat, est donc plus crédible que ne l’ont été les anciennes monnaies nationales depuis 50 ans. » (J.C. Trichet, « Les enseignements de la crise » - intervention devant le European American Press Club, Paris, le 3 décembre 2010, cf. ci-dessous annexe 3). A écouter le président de la B.C.E., pour les peuples de certains pays dont les gouvernements voyaient d’un bon œil la politique inflationniste, cette « stabilité » du pouvoir d'achat de l’euro correspond à un gain. Ils n’ont plus à supporter l’impôt d’inflation. Graphique 1. Evolution des prix dans la zone euro 2007-2010 Il n’en reste pas moins que, d’après le graphique ci-dessus (O.C.D.E., mars 2011) qui fait intervenir un indice général des prix, le H.I.C.P. , dans la zone euro, les prix ces quatre dernières années ont eu une évolution un peu différente de celle racontée : il y a eu une instabilité certaine des prix que visualise la « courbe en pointillé ». Comment expliquer l’évolution des des prix en question ou cette instabilité ? Répondre à la question n’est pas l’objet du présent texte qui vise seulement à donner des éléments pour la comprendre, des éléments qui sortent de l’ordinaire. b) Les monnaies ou unités de compte étrangères ont aussi un prix d'échange en euro. Exprimé dans l’unité de compte des Etats-Unis qu’est le « dollar », le prix de l'unité de compte « euro » a eu, dans la période 1999-2001, l'évolution retracée dans le graphique 2: Graphique 2 Prix de l’euro en dollar 1999-2011 Source : http://research.stlouisfed.org/fred2/series/DEXUSEU/ (mis à jour à mi-septembre 2011) Ce graphique 2 est une deuxième façon très résumée de retracer l’€xpérience dans le passé. Nous nous limitons à ce seul cas de monnaie étrangère pour la raison que, parmi les « monnaies publiques réglementées » du monde (cf. ci-dessous), le dollar est la monnaie qui l’est, selon toute vraisemblance, le moins et que retracer l’évolution du prix de l’euro dans une monnaie plus ou moins réglementée autre que le dollar ne présente guère d’intérêt économique : les informations données sont faussées pour ne pas dire mensongère à cause de la réglementation... Cela explique que, par exemple, l’évolution du prix de l’euro en yuan renminbi – la monnaie de la Chine communiste - ne soit pas retracée en dépit de tout ce qu’on en dit ces derniers temps, mais aussi depuis plusieurs années, cette monnaie est le « top de la réglementation ». Comment expliquer l’évolution vaguement sinusoïdale du prix de l’euro en dollar dans la période 1999-2011 qui traduit une instabilité du prix en question? Répondre à la question n’est pas non plus l’objet du présent texte qui vise seulement à donner des éléments pour la comprendre, des éléments qui sortent de l’ordinaire. 3. L’euro, une monnaie réglementée. Quoique expérience monétaire sans précédent - €xpérience -, l’euro n’est pas entièrement original du double point de vue des institutions monétaires du XXème siècle et des véritables coups d’Etat successifs de la décennie 1930 et des décennies ultérieures dans le domaine qui l’ont ponctué. L’euro est une monnaie dont chaque possesseur sait qu’il ne peut pas en demander à l’émetteur une conversion en quoi que ce soit, la « convertibilité » à taux fixe et à la demande est interdite, i.e. l’euro est sans référence à un étalon. En toute rigueur, et d’une part, chaque fois que la B.C.E. vend des actifs ou des créances contre euro, elle rachète sa monnaie ou, si on préfère, elle la convertit à son gré en ces actifs ou créances, mais pas à un taux fixe, ni surtout à la demande expresse des possesseurs de la monnaie. D’autre part, l’euro est ainsi un « substitut de monnaie bancaire » (de formes « billet » et « compte de dépôt »), « substitut de rien », et non pas une monnaie au sens historique du mot. Il faut se souvenir en effet que jusqu’à la décennie 1930, le mot « monnaie » était réservé à ce en quoi les substituts de monnaie bancaires étaient convertibles à taux fixe, à la demande, à savoir une quantité d’or ou d’argent, dont la banque détenait d'ailleurs un stock. Avec la convertibilité en or ou en argent interdite au XXème siècle par les législateurs nationaux – sans que les peuples s’en formalisassent... -, le mot « monnaie » n’avait plus de raison d’être. Force est de reconnaître qu’au lieu d’être abandonné, le sens du mot a été déplacé et le mot a désigné désormais les substituts de monnaie bancaires du passé, de fait "substituts de rien"... Autres réglementations, l’émission des billets en euro est monopolisée par une banque centrale – la B.C.E. créée pour l’occasion - et l’utilisation des billets ou des quantités d’euro sur les comptes de dépôt est obligatoire pour vous et moi sur le territoire de juridiction de celle-ci pour effectuer ou recevoir des paiements.(1) Quoique statutairement indépendante des gouvernements des Etats, parties prenantes dans l’€xpérience, les dirigeants de la B.C.E. sont sous pression de ceux-ci quoique, statutairement, celle-ci en soit indépendante. Ces derniers ont d'ailleurs créé, au pied levé, une instance chargée pour le moins de faire pression, à savoir l' « Eurogroupe ». Ils ont aussi créé ensuite, plus récemment, une « facilité européenne de stabilité financière » (F.E.S.F.) pour, au moins le croient-ils et veulent-ils en persuader les peuples, faire face en définitive … à tous leurs abus. Cette « facilité », de fait véritable « fonds monétaire européen », n’est jamais qu’une règlementation de plus dont l’esprit est diamétralement opposé à celui des « critères de Maastricht » et qui bat en brèche ceux-ci… Au total, jusqu'à la création de l'euro, il existait deux grands types de monnaies réglementées, à savoir les monnaies publiques nationales et les monnaies institutionnelles. Etaient représentatifs du type « monnaie institutionnelle » les « droits de tirages spéciaux » – D.T.S. - créés à la fin de la décennie 1960 par le Fonds monétaire international - F.M.I. – ((2), cf. annexes 1 et 2 ci-dessous). A soi seul, et à l’image des D.T.S., l'euro a inauguré un troisième grand type de monnaie réglementée, à savoir la « monnaie régionale ». La « monnaie régionale » est une monnaie « privilégiée » pour autant qu’émise par un monopole créé pour l'occasion, elle circule « librement » dans les frontières de plusieurs pays disposant, chacun, d’un Etat, et que vous et moi qui vivons dans les frontières de ces pays avons obligation de l’utiliser pour effectuer ou recevoir les paiements de nos échanges (3). 4. Les règles de l’euro. Comme toute expérience, l’€xpérience repose sur des règles à suivre de diverses natures dont l’ensemble constitue sa méthode. Dans son cas, les règles sont des règles de conduite convenues d’un commun accord par les hommes de l’Etat de différents pays de l’Union européenne dans la décennie 1990 où interviennent, en particulier, les règles connues sous les dénominations « critères de Maastricht» ou « pacte de stabilité et de croissance ». Ces règles sont donc elles-mêmes un des résultats de l'accord politique intergouvernemental qu’a été au départ l'euro. Mais l'accord politique avait aussi des objectifs. Parmi eux, jusqu’à 2005, l’objectif accentué était que l’euro favoriserait la création d’un « Etat européen » étant donnée - ou non - l’idée formulée par Jacques Rueff selon laquelle « l’Europe se fera par la monnaie ou ne se fera pas » (4). Cette année-là, les « non » majoritaires aux référendums soumis respectivement aux Français et aux Hollandais sur le « traité constitutionnel » ont fait mettre de côté l’objectif. Depuis lors, les objectifs sont pour le moins confus. Ils le sont d’ailleurs d’autant plus qu’il s’avère aujourd’hui, rétrospectivement, que les règles « du jeu » n’ont pas été respectées par les gouvernements de certains pays, malgré les engagements pris, depuis presque le départ de l’expérience. Par exemple, la France et l’Allemagne ont été poursuivies par la Commission de Bruxelles. Et cela a conduit à une réforme du « pacte de stabilité et de croissance » en 2005... Mais cela n’a pas suffi à ce que les engagements soient respectés par les pays. En témoignent les cas actuels d’un certain nombre de pays qu'un humour médiatique anglais a limités et classés sous le chapeau « P.I.G.S. » (pour « Portugal, Ireland or Italy, Greece, Spain», le sigle signifiant « cochons» en français). Bien plus, cela a contribué à monter en épingles un problème qui n’aurait jamais dû voir le jour. Il consiste à prétendre qu’il existe une relation entre la monnaie réglementée d’un pays et le budget de l’Etat de celui-ci, que la « bonne tenue » de la monnaie sur le marché dépend du budget. Dans le cas de l’euro où il n’y a pas un Etat, mais des Etats, la « bonne tenue » de l’euro sur le marché dépendrait des budgets des Etats des pays de la zone euro. 5. Pourquoi s'intéresser à l'euro. Etant donnés tous ces éléments, que penser de l'avenir de l'euro ? Pour pouvoir l'envisager en quelques phrases, il faut faire un détour par le concept ignoré de « coût résiduel de l'échange » et, d'abord, répondre à la question « pourquoi s’intéresser à l’euro ? » qui y conduit. a) Une réponse à la question, de l’ordre de la logique, consiste à dire : il faut s’intéresser à l’euro parce que tous les éléments qui viennent d’être rappelés ne sont pas a priori économiquement cohérents et qu’en conséquence des contradictions, l’euro est impossible et ses heures ne peuvent qu’être comptées. b) Mais il y a d’autres réponses possibles, à commencer par celle qui s’articule à l'évolution de la théorie de la monnaie. Il y a cent ans, en 1911, la science de la monnaie (5) était encore dans les langes, le bébé « monnaie » n’était pas encore dans « l’eau du bain »… dont aiment tant à parler de plus en plus certains commentateurs français (6). Les hommes de l’Etat ne voyaient encore dans la monnaie qu’une source de revenu fiscal, certes importante et dont ils n’hésitaient pas à abuser le cas échéant, mais rien d’autre. Avec le XXème siècle commençant, la fin de la guerre de 1914-18 et les idées fausses de certaines idéologies malheureusement triomphantes, tout allait changer. En particulier, allait surgir de certaines théories économiques la désormais fameuse « politique monétaire » (7). c) Dans la décennie 1960, en préliminaire à une conférence, Milton Friedman s'était posé la question voisine : « pourquoi s’intéresser à la monnaie plutôt qu’à des épingles ?», et il avait répondu : « ... parce que les prix sont exprimés en monnaie. » Et on sait l’importance des variations des prix en monnaie non provoquées par la politique monétaire: elles permettent les ajustements économiques en douceur quand il y a des perturbations de l’activité économique et quand, bien sûr, les prix en monnaie ne sont pas bloqués réglementairement. 6. La diminution du coût de l'échange. Je préfère, pour ma part, répondre à la question de M. Friedman : … parce que la monnaie a contribué à diminuer le coût de l’action d'échange de biens en propriété ou bien, si on préfère s’exprimer en termes rhétoriques, … parce que la monnaie a contribué à réduire les "frictions" (8) – pour reprendre le mot de J. Hicks (1935) (9) - et autres inconvénients de l’économie ; et ce n'est pas fini. Encore faut-il, pour pouvoir donner cette réponse, reconnaître le concept de « coût de l’action d’échange » et les concepts qui vont de pair, des concepts que même Friedman et ses amis « monétaristes » de l’Ecole de Chicago n’ont jamais fait intervenir car ils ne ressortaient pas aux hypothèses de la théorie du même nom, mais à celles de la « théorie autrichienne de la monnaie » et qu’ils s'en séparaient. Le point est résumé dans l'encadré ci-dessous. Encadré Le concept de coût de l'échange Il convient de reconnaître qu'avant d'être résultat convenu - ou objectif abandonné en cours de débat sur les conditions de l’échange – par les parties, l'échange de biens en propriété est d'abord une action humaine comparable à d'autres actions comme celle de production. Et il y a la question préalable que chacun se pose, consciemment ou non et à quoi l’économiste doit répondre : produire ou échanger ? « On ne peut faire qu'une chose à la fois » ! Une fois l’action d’échange choisie plutôt qu’une autre..., à l’économiste de dire sur quelle base, sur quels critères a été effectué le choix. Un certain consensus tacite ne peut que régner sur la réponse : c’est alternativement le profit ou le revenu, attendu avec incertitude par les personnes concernées. Reste que « on ne fait rien sans rien ». Au minimum, une action d’échange projetée prend du temps. En d’autres termes, non rhétoriques mais économiques, tout échange de biens a un coût d'opportunité – le sacrifice qui tient aux actions non menées, le revenu qui aurait pu être tiré de la meilleure de ces autres actions si elle avait été menée et qui a donc été abandonné-. Reste enfin qu'on tend à faire le plus avec le moins, c’est la loi...
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