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Face à la crise sociale montante, la situation politique allemande fait quelque peu contraste avec celle que nous observons en France. Nicolas Sarkozy vient en effet de s’opposer à ceux qui, dans son propre camp, voudraient atténuer la portée politique symbolique du bouclier fiscal , prenant le risque que celui-ci marque son quinquennat au-delà de sa propre espérance. A la manière des républicains américains les plus rétrogrades, il fait du statut quo fiscal envers les plus fortunés un principe intangible, qui annonce d’inévitables coupes budgétaires dans les programmes sociaux. Alors qu’Angela Merkel, qui ne passe pas pour une socialiste et n’est pas encore dénoncée comme telle en RFA, comme l’est Barack Obama aux Etats-Unis, surprend d’avantage son monde. Engagée dans des négociations depuis deux semaines avec ses futurs partenaires gouvernementaux du FDP (les libéraux allemands), elle se refuse à satisfaire leurs exigences de campagne dans des domaines cruciaux : la fiscalité, le droit du travail et le système de santé. Ce qui fait écrire au Spiegel, le news magazine allemand : « A peine les Unions chrétiennes ont-elles évincé les sociaux-démocrates du gouvernement, qu’elles se posent en défenseurs des acquis sociaux ».
Pourtant, l’Allemagne bénéficie elle aussi de cette floraison de statistiques rassurantes, assorties de commentaires flatteurs. Les prévisions en matière de chômage viennent ainsi d’y être rabaissées pour l’année prochaine, passant d’une moyenne de 5 millions de chômeurs à 4,1 millions. Mais il en est là-bas comme ailleurs, les meilleurs chiffres valent que ce qu’ils mesurent effectivement. Ceux-ci, en l’occurrence, écartent de leurs totalisations 200.000 chômeur...
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