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Qui va payer l’addition ?

Actualité de la Crise Publié le 16 octobre 2009
2089 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Bien que son premier épisode n’ait pas été annoncé, nous visionnons depuis peu un nouveau feuilleton de l’actualité, celui de la présentation de la note du sauvetage du capitalisme financier. A la manière de ce moment très particulier de la fin des repas, au restaurant, quand il faut partager l’addition et qu’une course de lenteur s’engage entre alors les participants, la gène s’installant. Les plus rapides à réagir auront été les banques, rendons grâce à leur sens de l’opportunité jamais pris en défaut, sinon à leur clairvoyance. Américaines d’abord et françaises ensuite, les Britanniques s’y essayant. Premier épisode donc, les banques se sont précipitées pour régler les comptes, prenant les devants pour imposer leur façon de voir les choses. En remboursant, ou en se préparant à le faire, les aides publiques pour solde de tout compte. Au centime près, certes, mais en ayant bien profité pour elles-mêmes des fonds qui avaient été mis à leur disposition, sans avoir l’intention de partager les plus-values réalisées grâce à ceux-ci. Sans rémunérer la garantie implicite de l’Etat dont ils bénéficient désormais. En France, le Crédit Agricole vient d’annoncer qu’il allait également le faire, à la suite de BNP Paribas et la SocGen. Aux Etats-Unis, il a fallu que le Trésor annonce qu’il allait interdire aux banques qui ne l’avaient pas fait de se joindre aux précédentes, pour interrompre la vague de remboursements qui allaient les fragiliser encore davantage ! A cette époque, pas si lointaine, il avait été expliqué par les meilleurs commentateurs que les banques, en procédant à ces remboursements des fonds publics, voulaient retrouver leur liberté en matière de rémunération de leur encadrement, puisque la question qui agitait les esprits était celle des bonus, cette clé de voûte de la régulation financière (ou tout du moins présentée comme telle). La diversion était grossière, elle visait à masquer une opération bien plus importante, dont le sens vient d’apparaître dans toute son étendue : une tentative de s’accorder un quitus en bonne et due forme. Une manière de refermer le gros livre de compte pour ne plus le rouvrir. Afin de tenter de tuer dans l’oeuf un débat qui n’a pas manqué par la suite de jaillir, lancé par un Lord anglais responsable de la régulation financière et un ministre social-démocrate allemand des finances, chacun de son côté, qui ont demandé que soit envisagée une taxation des transactions financières. C’est le gouvernement belge qui, dans le cadre de ses difficiles exercices budgétaires pour les années à venir, s’est le premier engagé sur cette voie. Laurette Onkelinx, la vice premier ministre socialiste, a prononcé les mots fatidiques : « Il faut que maintenant les banques paient pour la crise qu’elles ont provoquée ». Elles devront régler à l’Etat, conjointement avec les sociétés de bourse et les assureurs, une « prime de garantie » de 0,15% sur le montant des dépôts et les sommes placées dans des produits d’assurance utilisés à des fins d’épargne, comme l’assurance-vie. Un régime transitoire plafonne ces montants à 220 et 670 millions d’euros en 2010 et 2011. Un communiqué du ministère des finances a précisé qu’i...
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