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Rassurez-vous, la Cour des Comptes ne sert à rien

H. Seize Publié le 20 février 2015
1421 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Chaque année, la Cour des Comptes publie un rapport. Chaque année, ce rapport est lu par quelques uns, commenté par d’autres moins nombreux. Des conclusions sont tirées et des actions sont fermement envisagées. Ensuite, les lecteurs s’évaporent, les commentateurs passent à autre chose, les conclusions sont oubliées et les actions sont très très fermement envisagées. Cette année n’échappe pas à la règle. Il y aurait pourtant beaucoup à lire, encore plus à commenter. Des conclusions, nombreuses, pourraient être tirées, de préférence à boulets rouges, entraînant des actions, multiples et vigoureuses. Ainsi, difficile de ne pas bondir lorsqu’on apprend que l’État français a dépensé 346 millions d’euros en pure perte pour un système informatique destiné à automatiser la gestion de sa masse salariale. Non, il ne s’agit pas de Louvois (dont j’ai déjà parlé), qui est un magnifique ratage complet aussi, mais bien d’un autre logiciel. Et ici, « en pure perte » n’est pas un effet de manche mais bien le terme avec lequel la Cour qualifie l’ensemble du projet, Titanic informatique envoyé par le fond dans une décontraction que les musiciens du funeste bateau n’auraient jamais espéré atteindre. En effet, lancé depuis 2007, le projet, pharaonique, visait à établir automatiquement la paye des 2,7 millions d’agents d’État, et devait permettre d’économiser sur la gestion de cette paie avec une estimation de 3800 postes à redéployer à la suite de sa fructueuse mise en place. Las : alors que le logiciel devait être terminé en 2011, les dérapages budgétaires, de planning et de ressources humaines se sont accumulés. Entre la complexité des procédures internes des différents ministères, tous différents, les habitudes encroûtées depuis des décennies qui forment des résistances incommensurables, avec en parallèle l’évolution permanente des règles de calcul des paie, l’absence d’autorité centrale unique ou de pilotage du projet, les rivalités entre services de l’administration, l’inévitable intervention des syndicats, tout était réuni pour un échec d’ampleur biblique. On pourrait s’arrêter là. Avec une telle facture, il y a déjà largement de quoi faire tomber des têtes au sein de l’administration. La Cour n’est pas aussi clémen...
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