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Réfléchir à deux fois avant de creuser la dette publique : les leçons de l’expérience canadienne

Valentin Petkantchin Publié le 16 février 2010
1634 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Institut Molinari

Facile et tentant pour les hommes politiques de laisser filer les déficits et de creuser la dette publique. Aucun pays n’est à l’abri. En France, le déficit proposé par le gouvernement pour 2010 correspond ainsi à plus du tiers de ses recettes fiscales brutes. Selon l’agence Moody’s, la dette souveraine mondiale devrait passer de 63 % du PIB mondial en 2008 à 80 % en 2010. Il faut cependant réfléchir à deux fois avant de s’adonner à ce « jeu » facile. Car c’est un jeu dangereux. À défaut de maîtriser la dette publique, les gouvernements prennent le risque de mener leur pays à la faillite. Les exemples de la Grèce et de l’Islande indiquent que le risque est bien réel. D’autres pays ne seront sans doute pas épargnés dans les prochaines années. Pour éviter d’y faire face, il faudra dans de nombreux pays de l’OCDE, y compris en France, maîtriser les déficits et inverser le dérapage actuel de la dette publique. Mais comme le montre l’expérience fédérale canadienne, une telle maîtrise, bien qu’envisageable en théorie, reste un exercice difficile. Son caractère durable est encore à démontrer dans la mesure où avec les plans de relance actuels, des déficits sont réapparus et la dette publique est repartie à la hausse. LA DETTE CANADIENNE Le cas du Canada — souvent donné en exemple en matière de réduction de la dette publique — illustre bien les difficultés qu'il y a à vouloir maîtriser cette dernière de manière efficace et durable. Si l'exemple canadien est ainsi souvent cité, c'est que sa dette publique a augmenté de façon continue jusqu'au milieu des années 1990 dépassant les 100 % du PIB, soit l'un des niveaux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE, avant de baisser considérablement par la suite (voir Figure 1). Figure 1 : Dette publique canadienne brute, comparaison avec d'autres pays, 1980-2010 Source: Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 2009 (p = prévisions). Cette évolution de la dette publique canadienne tenait surtout à la dynamique — i.e. augmentation puis baisse — de sa composante fédérale. GONFLEMENT DE LA DETTE FÉDÉRALE ENTRE 1974 ET 1996 Après la crise de 1973-74, les gouvernements canadiens successifs ont laissé filer leurs déficits fédéraux. Pendant les deux décennies qui ont suivi, les dépenses fédérales per capita et en termes réels ont ainsi augmenté de près de 60 % et sont restées systématiquement supérieures aux recettes (voir Figure 2). Ces déficits n'ont pas manqué de gonfler la dette fédérale. Par habitant et ajustée au taux d'inflation, la dette fédérale financière nette a été multiplié...
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