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Schopenhauer forever

Damien Theillier Extrait des Archives : publié le 03 septembre 2013
1528 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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1ère partie : l’anthropologie et la morale Arthur Schopenhauer est un contemporain de Kierkegaard, le philosophe danois, et de Hegel qu’il méprise et qualifie d’« écrivailleur d'absurdités et détraqueur de cervelle », bref de charlatan. Il se définira lui-même comme un héritier critique de Kant dont il dénonce la sécheresse. Sa rupture avec l'idéalisme classique allemand suscitera la plus vive admiration chez des auteurs comme Nietzsche et Bergson. Une philosophie de la vie Commençons par sa définition de la philosophie. Elle est énoncée dans Le monde comme volonté et comme représentation en termes très simples : « Traduire l’essence de l’univers en concepts abstraits, généraux et clairs, en donner une image réfléchie mais stable, toujours à notre disposition et résidant en notre raison, voilà ce que doit, voilà tout ce que doit la philosophie. » Et il ajoute : « c'est la connaissance des choses de la mort et la considération de la douleur et de la misère de la vie, qui donnent la plus forte impulsion à la pensée philosophique et à l'explication métaphysique du monde. » Contrairement à Hegel qui confond philosophie et théologie, la philosophie n’a pas pour tâche de construire un système pour savoir d’où vient le monde et où il va (le fameux « sens de l’histoire ») mais seulement de définir la vie, de la penser pour pouvoir tout simplement vivre le mieux possible. Une anthropologie réaliste « L’homme est un animal métaphysique », écrit-t-il. C’est le seul être qui s’étonne de sa propre existence et qui cherche à la comprendre. Qu’est-ce que la vie ? L’homme est essentiellement animé par une volonté puissante de conserver sa vie et de l’améliorer, c’est ce que Schopenhauer appelle le « vouloir vivre ». La vie, ajoute-t-il, c’est l’effort, et l’effort c’est la douleur. La conclusion s’impose logiquement : « toute vie est par essence douleur ». La philosophie de Schopenhauer sera donc marquée par un profond sens du tragique. Mais loin de limiter sa pensée au pessimisme et à la misanthropie, notre philosophe est un auteur plein d’ironie et un observateur profondément réaliste de la vie humaine. En témoigne sa fable des porcs-épics, admirable métaphore de la vie sociale : Par une froide journée d’hiver, un troupeau de...
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