6291 search

SPÉCIAL Ukraine : montée des tensions, ultimatum et déploiements de force… ! Comprendre les enjeux

Charles Sannat Publié le 04 mars 2014
4211 mots - Temps de lecture : 10 - 16 minutes
Lire plus tard
Au Coffre

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens ! À chaque bruit de bottes où la situation risquerait de dégénérer, l’or augmente. Évidemment, pour nous autres, investisseurs long terme dans le métal, c’est une bonne nouvelle d’autant plus que grâce à la crise ukrainienne – qui est partie pour durer au moins quelques jours dans sa phase de montée des tensions, puisque nous n’avons pas encore atteint le stade dit « paroxystique » de toute crise géopolitique, et quelques semaines au mieux avant que soit trouvée une résolution entre les différents belligérants –, l’or vient de dépasser sa résistance graphique à la hausse libérant ainsi au métal jaune un fort potentiel de hausse (jusqu’à 1 780 dollars environ l’once pour la prochaine résistance graphique d’ampleur). L’or explose donc ce soir de plus de 2 % et la Bourse de Paris perd, elle, 2,66 % dans le sillage de l’ensemble des Bourses mondiales. En Russie, c’est le krach avec plus de -10 % à la Bourse de Moscou. Hélas, il est difficile comme d’habitude de se réjouir d’une augmentation de l’or parce que, évidemment, l’or depuis 6 000 ans montre et démontre systématiquement qu’il est un baromètre de la gravité d’une situation qu’elle soit monétaire, économique ou géopolitique. Sa forte augmentation nous rappelle, s’il en était encore besoin, que la situation peut déraper à tout instant. Contrairement à ce que l’on peut croire, ou vouloir nous faire croire, les relations internationales répondent à des mécanismes particulièrement précis et les guerres ne sont jamais le fruit du hasard mais bien les conséquences d’un enchaînement d’actes mûrement réfléchis de part et d’autre et elles répondent, comme toutes les crises, à une logique bien spécifique. Loin de tomber dans le manichéisme de bon aloi de nos médias plutôt largement atlantistes et aimant dépeindre Vladimir Poutine comme un dictateur sanguinaire mangeur d’enfants à chaque petit déjeuner, je pense qu’il était important de vous proposer cette synthèse sur les événements en cours en Ukraine en rétablissant d’abord quelques vérités, en remettant l’ensemble dans une perspective historique et en cernant les enjeux de fond de cette histoire qui risque encore une fois de nous occuper un petit bout de temps. La palme de la désinformation pour un article d’Arrêt sur Image ! C’est un article assez surprenant d’Arrêt sur Image. En effet, dans un article intitulé « Poutine dans un autre monde », Daniel Schneidermann y décrit un Vladimir Poutine aussi saint d’esprit que le dernier des dictateurs nord-coréen complètement fou mais dont la folie n’a jamais été aussi forte au point de déclencher un holocauste nucléaire… Voici quelques extraits. « Poutine est dans un autre monde : c’est Merkel – elle lui a parlé trois fois au téléphone – qui a ainsi décrit à Obama l’état d’esprit du président russe, selon des confidences de l’entourage d’Obama, rapportées par le New York Times… » C’est sûr qu’Obama et Poutine ne peuvent pas être dans le même monde dans la mesure où, tout simplement, leurs intérêts sont par nature divergents. Nous avons affaire ici à une lutte acharnée entre grandes nations autour de sujets stratégiques comme la domination mondiale, l’ordre économique, la lutte pour l’accès aux matières premières et en particulier énergétiques, ou encore la sanctuarisation des territoires nationaux. « Ce que l’on sait, c’est que les télés russes, depuis des semaines, décrivent aux Russes une Ukraine dans laquelle les « fascistes », qui ont pris le pouvoir à Kiev, menacent les Russes en Crimée. Des mercenaires venus de Kiev seraient prêts à s’envoler vers Sebastopol, pour massacrer ces Russes de Crimée. Ainsi s’expliquerait, par exemple, l’étrange occupation des aéroports criméens, devant les caméras, à la fin de la semaine dernière, par des soldats en armes, sans signe national distinctif : il s’agissait de rassurer les Russes de Crimée. Est-ce dans ce monde-là, dans une Russie cernée par le danger fasciste, que vit Poutine ? Jusqu’à quel point lui-même n’est-il pas intoxiqué par la propagande qu’il a déchaînée, et qu’il contrôle ? Ce ne serait pas la première fois. » Pourtant, et il est essentiel de rappeler ces quelques vérités, le parti Svoboda en Ukraine, qui était le fer de lance de la contestation sur la place Maidan, est bien un parti néonazi. Si certains chez nous s’interrogent encore doctement sur le sens antisémite d’une gestuelle dont le nom correspond à un célèbre plat, en Ukraine il n’y a aucune ambiguïté puisque les membres de ce parti, organisé en milice, manifestent en faisant un salut nazi sans équivoque, ce qui n’a pas semblé gêner notre philosophe des beaux quartiers BHL lorsqu’il fanfaronnait sur la tribune à Kiev… sous les saluts de jeunes nazillons aussi sympathiques et charmants que leurs aînés. Nous avons contribué et largement à la déstabilisation de l’Ukraine. Nous en sommes une cause réelle, nous autres occidentaux, que cela nous plaise ou non, que l’histoire officielle ou les médias en parlent ou pas. Et cela a été vertement rappelé par le ministre des Affaires étrangères russe. Nous, l’Occident et l’Europe, avons aidé, financé, et attisé la braise jusqu’à ce que toute la mayonnaise prenne afin de déstabiliser un pouvoir déjà largement affaibli par une corruption endémique. L’objectif des Occidentaux et des Européens est évidemment de repousser la Russie au plus loin et de saper progressivement, comme c’est le cas depuis la chute du mur de Berlin, ce que l’on appelle la zone d’influence de la Russie post-soviétique. Le KBG et son ancêtre la Tcheka, les purges, la répression de 70 années de communisme n’ont pas laissé aux populations des pays de l’est des souvenirs impérissables, et nombre d’entres elles voient d’un très bon œil et souhaitent leur passage sous le pavillon de l’OTAN. C’est par exemple le cas de la Pologne qui illustre parfaitement ce phénomène. Les Russes loin d’être les fous décrits, ne sont pas allés faire la guerre pour Varsovie. Mais y voir des installations de missiles de l’OTAN qui menacent directement le territoire russe, diminuent sa capacités de dissuasion est un torchon rouge que les forces occidentales agitent trop fort et depuis trop longtemps. L’Ukraine est l’un des plus grands greniers à blé de l’Europe continentale et ses ressources énergétiques en mer sont importantes, sans compter sa proximité immédiate avec la Russie. Une Ukraine européenne et « Otanisée », c’est repousser la Russie dans ses ultimes re...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6291
search