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Subprimes encore et toujours: revue de web "Dormez braves gens, l'état régule pour vous !"

Vincent Bénard Publié le 24 septembre 2008
3952 mots - Temps de lecture : 9 - 15 minutes
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Objectif Liberté

Vous allez dire que je suis assez monomaniaque en ce moment, et qu'à part les subprimes, rien ne m'intéresse, mais avouez que le sujet en vaut la peine ! Je poursuis toujours mes recherches sur la faillite des régulations étatiques et régulateurs du même creuset qui ont abouti à l'actuel big bang financier mondial. Rien de très structuré à ce stade, juste quelques petits fragments d'information ici et là, que je vous livre en vrac: > Les ratios bancaires sont ils déresponsabilisants ? - Vu sur un commentaire du blog "Koztoujours", une vedette de la blogosphère française, de la part d'un commentateur anonyme, mais dont les différentes interventions semblent constituer un vrai point de vue d'insider: Vu de ma petite lorgnette de petit financier “corporate”, je me prends à penser que la main invisible a flanché par manque de liberté dans le système global. Je m’explique, cette crise illustre l’absence de réflexion qu’induit une réglementation Depuis Bâle I et maintenant Bâle II, le calcul du ratio de fonds propres rapporté aux prêts accordés par une banque n’est plus l’apanage de la direction de la banque mais le fruit d’un ratio imposé : Cooke, puis Mac Donough maintenant. L’effet d’une telle mesure, est qu’au lieu de penser “risque”, tout banquier qui se respecte pense Cooke et surtout à triturer ses engagements de façon à échapper aux contrôles de son autorité de tutelle et à prêter plus avec moins de capital. Une mesure bien intentionnée s’est donc transformée en une déresponsabilisation générale : je ne couvre pas mon risque mais je suis plus malin que la commission bancaire ! Réglementation encore, avec les agences de rating. Aves 3 agences “certifiées” au monde, nos financiers en sont revenus à un vieux syllogisme foireux : les agences de rating sont rares, or ce qui est rare a de la valeur donc les agences de rating ont raison. Après la démission Cooke, la démission Moody’s S&P Fitch etc…., plus besoin de réfléchir, je suis bordé vis à vis de mon comité de crédit, ah la sagesse des foules…, rateo ergo sum, AAA on y va….. Maintenant juste une petite hypothèse : si personne n’avait fixé par décret le capital minimum des banques et si personne ne s’était mis en tête de noter le risque de crédit à la place du vrai preneur de risque quelle aurait été la forme de cette crise ? Les réglementations qui tendent d'une part à déresponsabiliser les agents économiques et à substituer des obligations de moyens ("respecter le ratio de machin") à des obligations de résultats ("avoir un bilan sain compte tenu de mon business model") produisent toujours des résultats contraires à l'effet recherché. > Agences de notation: un quasi oligopole de fait - Pour être agence de notation aux USA, et donc dans le monde, il faut obtenir un statut spécial délivré par la SEC, organe du gouvernement. Via "les échos": Ironie du sort, c'est la Securities & Exchange Commission elle-même qui a indirectement instauré cet [oligopole de fait]. Elle a en effet accordé un statut spécial aux agences en 1975 après qu'elle leur eut confié l'analyse crédit des titres des banques et des courtiers pour déterminer leurs charges en capital. « Les régulateurs ont été à l'origine du (...) pouvoir exorbitant des agences de notation en décidant de sous-traiter à des organismes tiers ce qui était au départ une partie fondamentale de leur propre responsabilité », jugent Catherine Gerst et Denis Groven, ex-directrice générale et analyste associé de Moody's Investors Service France, auteurs de « To B or not to B, le pouvoir des agences de notation en question ». De fait, le statut NRSRO est désormais devenu incontournable pour les investisseurs et les émetteurs. De fait, 7 licences furent accordées depuis 1975, et les fusions acquisitions ont réduit le nombre d'agences à 3. Mais ce n'est pas tout. Selon Wikipedia, l'usage des notes émises par ces agences est obligatoire pour pondérer le portefeuille d'actifs des institutions financières (banques, assurances,...) servant à couvrir leurs engagements: In the United States, the Securities and Exchange Commission (SEC) permits investment banks and broker-dealers to use credit ratings from "Nationally Recognized Statistical Rating Organizations" (or "NRSROs") for similar purposes. The idea is that banks and other financial institutions should not need to keep in reserve the same amount of capital to protect the institution against (for example) a run on the bank, if the financial institution is heavily invested in highly liquid and very "safe" securities (such as U.S. government bonds or short-term commercial paper from very stable companies). Vous me suivez ? Au lieu de permettre à des nouveaux entrants de remettre en cause la routine des rating agencies établies, l'état conforte leur monopole en rendant obligatoire l'usage de leurs notes dans l'évaluation des portefeuilles des principaux acteurs de la finance, et n'accorde de nouvelles licences qu'à des nouvelles agences ayant pu faire leur preuve, ce qui est quasi impossible puisque personne n'a intérêt à payer des agences de notation non agréées pour l'évaluation des actifs détenus... Les agences de notation : encore une défaillance imputable en partie au régulateur, si bien intentionné. Mais non, voyons, "c'est une faillite du libéralisme !", on vous dit. > Pour une fois, le modèle français est meilleur ! -- En France, l'essentiel du crédit immobilier est le fait de banques de dépôts qui se refinancent grâce aux comptes de leurs déposants, qu'il s'agisse de comptes courants, de comptes épargne, ou de comptes de titres (cf ce rapport sénatorial, annexe 5). Les "véhicules de refinancement spécifiques" (quel joli nom) qui seraient en quelque sorte nos "mortgage backed securities" ne représentent que 9% du refinancement: notre modèle est bien plus stable que celui en vigueur aux USA. Et pour cause: là bas, le Glass Steagall Act de 1933, seulement aboli en 1999, en prétendant imposer des barrières étanches entre les différents métiers de la banque, et cantonant l'action des banques dans leur état fédéré d'origine (sauf exceptions dûment règlementées), a empêché pendant 66 ans les banques américaines de diversifier leur portefeuille d'activités, et d...
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