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Suisse: après le déconfinement, la déconfédération? Vincent Held/Antipresse

Liliane Held-Khawam Publié le 19 avril 2020
2034 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Adresse Antipresse ICI Les cabinets médicaux doivent-ils être numérisés? Le commerce de détail remplacé par des supply chains automatisées? Les tables de restaurants et autres terrasses de cafés appartiendront-elles bientôt au passé? Sous ses airs bonhommes, le Conseil fédéral serait-il en train de mettre en place une véritable «stratégie du choc» ultralibérale visant à reléguer la société solidaire que nous avons connue aux oubliettes? Vincent Held, l’auteur du Crépus-cule de la Banque nationale suisse et d’Après la crise, reconstitue le tableau d’ensemble dont le public affolé n’a pu entrevoir que des bribes. La «destruction créatrice» comme mode de gouvernement Certains modes de vie que nous tenions jusqu’ici pour acquis pour-raient très bientôt se voir totalement transformés, et même disparaître purement et simplement. Ardent soutien de la révolution numérique, le gouvernement suisse semble vouloir mettre à profit la crise sanitaire pour imposer un remaniement en profondeur de certaines activités économiques. Et faire de la place pour de nouveaux modèles d’affaires pilotés par les GAFAM. Eh oui, c’est confirmé. Le Conseil fédéral a bel et bien menti le 25 mars dernier lorsqu’il a annoncé que des «prêts à taux nul» seraient offerts aux PME suisses pour une durée de cinq à sept ans. Un authentique scandale d’État, qui aura été révélé dans les colonnes de Lausanne Cités par Gilles Meystre, le président de GastroVaud. Trois jours plus tard, l’administration fédérale se voyait contrainte de confirmer l’information : contrairement à ce qui avait été annoncé, le «taux nul» sur les «prêts solidaires» ne sera effectivement valable que jusqu’à l’an prochain. Après quoi il pourra être revu à la hausse «sans aucun plafonnement»! De telle sorte que les milliers de PME qui ont déjà contracté ces dettes en se fiant aux affirmations erronées du gouvernement suisse sont désormais pieds et poings liés. Dès l’année prochaine, elles pourront être soumises au paiement d’un intérêt, dont elles seront peut-être bien incapables de s’acquitter. Une politique inepte fustigée à juste titre par M. Meystre, qui en annonce les conséquences inévitables: «Les prêts sans intérêt[la première année], le report des loyers ou le droit à une indemnité de 3320 francs pour les indépendants sont des bombes à retardement dont toute la société subira les effets:faillites, explosion du chômage, etc.» A se demander si des pans entiers de notre économie n’auraient pas tout simplement vocation à disparaître… Nonobstant cette considération, on peut en tout cas s’interroger sur ce qui a bien pu motiver le gouvernement suisse à tromper les PME avec de fausses promesses. Et pourquoi laisser les propriétaires fonciers et les petits commerçants s’empoigner, plutôt que de généraliser la solution de compromis qui a été mise en œuvre à Genève avec tant de succès? D’autant plus qu’à en croire la presse, le différend entre locataires et bailleurs porterait en tout et pour tout sur un montant d’un milliard de francs à peine ! Une paille pour un pays tel que la Suisse. Qui plus est, la «crise sanitaire» confère au gouvernement suisse des pouvoirs étendus pour légiférer sur les sujets les plus variés… Art.13 Amortissement et taux d’intérêt maximum (Ordonnance ICI) 1Les crédits octroyés en vert...
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Par Liliane Held-Khawam via lilianeheldkhawam.com
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