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Too big to save ?

Paul Jorion Publié le 17 juillet 2009
1695 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Il est confortable de se trouver des repères dans l’avalanche de nouvelles de cette crise, surtout lorsque l’on en pratique sa chronique (presque) quotidienne. Et que l’on ne se reconnaît pas dans deux attitudes prédominantes, en apparence opposées, qui ont en commun d’annoncer prématurément son issue, aveuglement optimiste dans un cas, catastrophiste par construction dans l’autre. Jetant un coup d’œil dans l’actualité par derrière son épaule, un geste toujours instructif, on découvre le cimetière des débats déjà enterrés, sur la forme de la relance (U, V, W ou L) ou à la recherche des « jeunes pousses » verdoyantes, etc. Si l’on suit, presque heure par heure et sur toute la planète, ses développements, les déclarations contradictoires (mais toutes péremptoires), les phénomènes obscurs réclamant une interprétation hors de notre portée, les silences qui en disent long et les légers doutes masquant de grandes incertitudes, les indices économiques qui ne veulent plus rien dire, et tant d’autres de ces évènements vite oubliés pour la plupart, on est pris au piège dans un véritable tourbillon. C’est pourquoi, n’ayant pas le bénéfice d’être bardé de trop de certitudes, se méfiant de celles des autres, on se met à la recherche non plus de faits, car on est déjà noyé dedans, mais de raisonnements. On piste de bons raisonneurs, afin de souffler un peu et de comprendre où l’on va. Progressivement, une petite collection en est constituée. On se prend alors à affectionner ces vigies que l’on a adoptées, refusant d’en faire des prophètes, glissant vite sur leurs petites marottes et leurs gros défauts, afin de pleinement profiter de leurs points forts. On attend avec intérêt leur prochaine chronique, dans une presse économique dite de référence (alors qu’elle ne le faisait pas vraiment pour nous). On est soulagé, encouragé, quand leurs propos viennent conforter nos fragiles intuitions. Mieux encore, quand ils nous ouvrent une nouvelle piste grâce à de leurs rapprochements et leurs prévisions. Sans vergogne, on adopte parfois même leurs raisonnements. Des noms ? Ils sont sur toutes les lèvres, car ils sont devenus presque des stars du journalisme, dans le petit club très fermé des chroniqueurs économiques, pas habitués à une telle notoriété. Ils ne sont condamnés à l’anonymat que dans les pages de The Economist, car la règle y est depuis toujours que les articles ne sont jamais signés. Sinon, vous les connaissez tous : William Buiter, Ambrose Evans-Pritchard, Simon Johnson, Paul Krugman, Wolfgang München, Robert Reich, Nouriel Rubini, Joseph E. Stig...
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