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Toujours se méfier des faux-plats

Actualité de la crise Publié le 06 avril 2012
1628 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Paul Jorion

Il n’y a pas trente-six manières de décrire le faux calme actuel qui n’est pas destiné à durer très longtemps. Seulement trois : les banques centrales sont une dernière ligne de défense passive ; le désendettement public comme privé se passe très mal et va longtemps se poursuivre ; malgré tout, le système résiste avec opiniâtreté afin que tout tente de rester comme avant. A écouter Mario Draghi, en charge de la Banque centrale européenne (BCE), on croit entendre Jean qui rit et Jean qui pleure. Un jour, tout va bien ! le lendemain, ce n’est pas si sûr que cela ! Lui même s’y perd un peu : « les gens disent que je suis optimiste. Je suis optimiste de manière relative, comparé à il y a quatre mois, mais je ne suis pas optimiste de manière absolue, ce serait prématuré »… Suivant ses publics, il adapte son langage, exprimant ainsi les impératifs contradictoires devant lesquels il se trouve. Quand il s’adresse aux Allemands, fier dit-il du casque à pointe dont le quotidien Bild l’a affublé dans une photo-montage, il est toute rigueur et lutte contre l’inflation. Quand il se tourne vers les autres, il affirme que « toute discussion sur une stratégie de sortie est prématurée à l’heure actuelle ». À tous, il ne peut que réclamer de la patience, car « le plein impact du soutien de ces mesures non conventionnelles a besoin de temps pour se déployer et pour avoir un effet positif sur la croissance des prêts quand la demande repartira ». Abandonnant son discours précédent, qui prédisait sans délai cet effet, il entérine au passage l’idée que, s’il a les moyens d’éviter les grosses catastrophes, il n’a pas ceux de régler une crise que son collègue de la Banque nationale du Canada vient de qualifier de « chronique «, soulagé qu’elle ne soit plus aiguë. Jusqu’à quand ? Sur au moins un sujet, Mario Draghi, ne tient pas de propos ambigus : ayant un mot de regret à propos du chômage, il ne voit pour le résorber de possible que « les réformes structurelles [qui] sont nécessaires pour créer la croissance à long terme… », avisant dans la foulée que « le modèle social qui prévaut dans certains pays européens doit être révisé car il n’est pas durable ». De la Fed à la Banque du Japon et de la Banque d’Angleterre à la BCE, unE seule certitude demeure dans le petit monde des banques centrales: il n’y a que la foi qui sauve; ce qu’elles traduisent par des injections massives de liquidités, des taux d’intérêts réduits et des achats direct...
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