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Paul Jorion Publié le 16 juin 2010
2107 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Durant toute la journée de lundi, les démentis ont plu de toute part, ne faisant qu’accréditer la rumeur dont avait fait état le Frankfurter Allgemeine Zeitung, un journal qui ne passe pas particulièrement pour faire partie de la presse à sensation. L’Espagne serait au bout du rouleau, un plan d’activation du fonds de stabilité financière européen en préparation. Les mauvais esprits – il n’en manque pas – remarquant que ce scénario rappelait fâcheusement celui de la Grèce, avant qu’elle ne bénéficie d’un soutien longtemps dénié de toutes parts. Une conférence téléphonique des ministres du G7 avait opportunément eu lieu dans la matinée, dont il était juré qu’elle n’avait pas été consacrée à l’affaire qui mobilisait toutes les attentions. Décidément ! Les rares banquiers et financiers espagnols qui acceptaient de s’exprimer faisaient entendre un tout autre son de cloche : ils reconnaissaient que les banques espagnoles étaient devant le marché international des capitaux comme devant porte close. Plus personne ne voulant se risquer à prêter à un secteur bancaire en pleine crise, sans désormais même faire trop le détail entre ses composantes, faute de visibilité. L’opacité du système financier se retourne contre lui dans les mauvais jours : il est dans l’incapacité de lui substituer la transparence, car elle rendrait encore plus vulnérable. La BCE s’affirme plus que jamais le seul recours de la quasi totalité des banques espagnoles pour se maintenir à flot, tandis qu’est annoncée pour jeudi une émission obligataire de l’Etat, celui-ci risquant de devoir faire appel aux faveurs de la banque centrale, afin que la souscription se fasse dans des conditions acceptables, faute de mieux. Selon le quotidien El Pais, 16,5% de la totalité des prêts de la BCE sont désormais consentis à l’Espagne, un pourcentage en très rapide progression depuis le mois de mai dernier. Le sommet européen des chefs d’Etat, convoqué jeudi prochain dans le cadre de la préparation du G20 des 26 et 27 juin, ne se saisira pas nécessairement officiellement du dossier, mais il devra impérativement le traiter. Car c’est non seulement l’Espagne qui est en cause, mais une nouvelle fois tout l’édifice européen. En raison cette fois-ci de l’éclatement de la dette privée espagnole, qui secoue son système bancaire et en impose la restructuration forcée à toutes enjambées, afin d’éviter qu’il ne sombre. Une perspective qui ne fait qu’ajouter aux tensions provoquées par la désastreuse dégradation de la note de la Grèce par Moody’s, qui anticipe par ce geste la nécessité d’une restructuration inévitable de la dette du pays. Les rapports pleuvent tout autant, qui s’efforcent de chiffrer les expositions des banques européennes au risque. Que celui-ci résulte des obligations d’Etat dont ils regorgent et dont les prix baissent au fur et à mesure que leur rendement croit – en particulier des pays désormais dits à risque – ou des prêts de toute nature qu’elles y ont consenti au secteur privé. Tour à tour, la Royal Bank of Scotland (RBS) et, à tout seigneur tout honneur, la Banque des règlements internationaux (BRI), ont dévoilé des chiffres convergents qui montrent, en particulier, l’énormité de...
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