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Un désarroi lancinant.

Georges Lane Publié le 27 avril 2016
2103 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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1. Les anti-contrefaiseurs. Un ami très cher vient de m'envoyer un texte, de sa e-plume, très intéressant. Sans vraisemblablement le savoir, mais je peux me tromper, il atteste des économistes minoritaires actuels, dont je fais partie tout autant que lui, qui, chacun de son côté, essaient de faire sauter la chape de plomb mise en place progressivement au XXème siècle, par les "historiens de la pensée économique", autrement dit, par les "marxistes bon teint". J'en retiendrai les phrases liminaires de son introduction que je reproduis ci-dessous (le texte dans son entier est à paraître prochainement): "Pour traiter de l'état des idées économiques pour une période donnée, il est habituel de se reporter à des ouvrages de l'époque permettant d'appréhender courants principaux et courants subalternes. Ainsi par exemple, si dans deux siècles, quelqu'un écrit sur la pondération respective des différents courants en analyse économique au début du XXIe siècle, il disposera d'une littérature tellement abondante que le problème sera pour lui de faire les bons choix. Mais, pour le moment qui nous occupe, on peut constater une absence totale de sources fiables. Bien sûr, on peut postuler qu'au début du XIXe siècle, il devait bien rester quelques mercantilistes, des disciples des physiocrates, et qu'Adam Smith devait commencer à être connu. Mais ce ne sont que des spéculations. La seule façon de mesurer réellement les influences respectives serait de s'adosser sur des écrits solides en histoire de la pensée économique et théories contemporaines2. Mais, malheureusement, en la matière, c'est le désert. La première histoire de l'économie politique est celle d'Adolphe Blanqui, auteur en 1837 et 1838 pour la première édition d'une Histoire de l'Economie politique en Europe depuis les anciens jusqu'à nos jours suivie d'une bibliographie raisonnée des principaux ouvrages d'Economie politique 3). [3) En outre, pour commencer à voir clair sur le poids des différentes traditions, il faut s'appuyer sur la troisième édition dans son tome second en 1860 à la célèbre librairie Guillaumin qui va publier à peu près tous les grands auteurs et en particulier, le très célèbre Dictionnaire de l'Economie politique en deux tomes sous la direction de Charles Coquelin et de Guillaumin. On se prend à rêver quand on lit la liste des contributeurs (Pour un court échantillon : Bastiat, Baudrillart, Blanqui, Chevalier, Dunoyer, Molinari, Passy, Reybaud, etc...). Adolphe Blanqui est appelé Blanqui aîné. Il succède au CNAM à Jean-Baptiste Say et sera élu à l'Académie des sciences morales et politiques. Il est le frère du célèbre auteur socialiste Louis-Auguste Blanqui qui a forgé l'expression « dictature du prolétariat ».] L'inconvénient engendre par contre un immense avantage. Dès que l'on écrit en histoire de la pensée économique, la plume est paralysée par les références aux grands auteurs. Ainsi par exemple, écrire sur l'état des idées économiques au XXIe siècle, c'est d'abord s'astreindre à lire le Mark Blaug dont on devient vite prisonnier. Inversement, quand le terrain est entièrement dégagé, on est prisonnier ni des typologies forgées antérieurement, ni des obligations de révérence et de référence aux auteurs consacrés. Cela signifie que les propositions qui suivent sont une première tentative de construction mais appuyées, du moins nous l'espérons, sur d...
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