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Un héritage à refuser

Actualité de la crise Publié le 05 mai 2011
1388 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Paul Jorion

Par petites touches successives, ce qui était impensable devient admis du bout des lèvres. Devant une évidence fort tardivement reconnue – la réduction du déficit est tout simplement impossible sans croissance, et celle-ci ne peut pas redémarrer si l’austérité imposée y fait obstacle – une réduction de la peine des Grecs commence à être ouvertement envisagée sous forme d’une restructuration de leur dette (estimée à globalement 340 milliards d’euros). Ces premiers craquements au sein d’un univers bétonné de certitudes en annoncent d’autres. Wolfgang Schaüble, le ministre des finances allemand, avait tiré le premier en suggérant la possibilité d’envisager « de nouvelles mesures », lançant un ballon d’essai. Klaus Regling, président du Fonds de stabilité financière européen, faisait ensuite un pas de plus en estimant qu’une restructuration pouvait être envisagée « en dernier recours ». Nout Welling, président de la Banque centrale des Pays-Bas et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a depuis admis l’éventualité d’un rallongement de la maturité des obligations grecques, tout en excluant une décote. Enfin, dans une interview accordée au quotidien grec To Vima, Lars Feld, l’un des conseillers économiques d’Angela Merkel, déclarait que « la BCE pourrait intervenir comme médiateur entre l’État grec et ses créanciers pour obtenir un allongement du remboursement de la dette », mentionnant également l’éventualité du rachat d’obligations grecques par le Fonds de stabilité européen. Ces déclarations très politiques n’ont toutefois qu’un poids limité comparées avec la réaction des marchés, les taux grecs atteignant 16 % à 10 ans et, plus significatif encore, 25 % à deux ans. De l’insoutenable excluant le retour dans les délais prévus de la Grèce sur les marchés. Pimco, le fonds géant américain qui fait la pluie et le beau temps sur les places financières – et ne mâche pas ces derniers temps ses mots à propos du marché obligataire, dont il est le premier acteur mondial privé – s’en est mêlé publiquement, pour considérer indispensable une restructuration. Par la voix de leur gouvernement, le...
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