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Un satané marché politique

Georges Lane Publié le 29 juin 2011
3032 mots - Temps de lecture : 7 - 12 minutes
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1. La quantité de monnaie "euro". Qui aura l'idée de soutenir que le graphique 1 ci-dessous témoigne d'une évolution, à un taux stable, de la quantité de monnaie réglementée dénommée "euro" dans la période janvier 1999 - début 2011 ? Graphique 1 Quantités de monnaie "euro" M1 et M3 1999-2011 Source : http://www.ecb.int/stats/money/aggregates/aggr/html/index.en.html Même corrigées des variations saisonnières comme elles le sont, ces évolutions de chiffres de taux de variation annuels de deux mesures de la quantité de monnaie « euro » (M1 et M3) ne font rien apparaître dans ce sens. 2. Les prix en monnaie "euro". Qu'en a-t-il été des prix en monnaie "euro" ? Le graphique ci-dessous fait apparaître les évolutions des taux de variation annuels des prix respectivement en "euro", en "dollar américain", en "yen japonais" et en "livre du Royaume Uni". Graphique 2 Source : B.C.E., rapport annuel 2010, p.27 en "bleu gras", zone euro, en "bleu pointillé", Etats-Unis, en "points rouges", Japon, en "fin", le Royaume-Uni. Force est de constater les niveaux positifs certains des taux de variation des prix, quelle que soit la monnaie en quoi ils sont chacun exprimés, et leur forte "variabilité" dans le temps, une variabilité qui n'est pas sans rappeler, au moins pour les prix en euro, la variabilité des taux de variation de la quantité de monnaie, quel que soit l'indicateur retenu. 3. Monnaie "euro" et prix en monnaie "euro" , quel lien? Faut-il voir dans ces évolutions très heurtées de la quantité de monnaie réglementée "euro", d'une part, et, d'autre part, des "prix en euro" des résultats désirés des décisions prises par les autorités monétaires, à savoir les dirigeants de la Banque centrale européenne, à commencer par leur président, Jean Claude Trichet ? A coup sûr, certains le soutiendront sans réserve, d'autres le feront en demi teinte. Des troisièmes verront davantage dans ces évolutions la confirmation que la politique monétaire quantitative, i.e. l'action des autorités monétaires sur les quantités de monnaie "euro" en question, n'a pas de règle et qu'en conséquence, elle ne peut qu'avoir des effets déstabilisants, en particulier sur les "prix en euro". 4. Le président de la Banque centrale européenne vous parle... A l'occasion d'une intervention devant le "European American Press Club" (Club euro américain de la presse), Paris, le 3 décembre 2010, Jean-Claude Trichet s'est félicité, malgré tout, d'un certain nombre de résultats de la politique monétaire suivie. Ecoutons le (1) : « […] La crise n’est pas encore terminée, mais le temps est venu de commencer à en tirer les enseignements et de mettre en œuvre les conclusions que nous tirerons progressivement. Nous vivons une période pleine de défis et les citoyens européens attendent de l’ensemble des responsables qu’ils remplissent leur mandat en faisant face à leurs responsabilités. En ce qui concerne la Banque centrale européenne (B.C.E.), je rappelle qu’elle a été l’une des premières banques centrales dans le monde à réagir face à l’éclatement des turbulences financières en août 2007. Depuis lors, elle a agi en faisant preuve constamment de ce que j’ai appelé une « vigilance crédible ». Celle‑ci a caractérisé tant la conduite de - notre politique monétaire conventionnelle, à travers les modifications des taux d’intérêt, que - les politiques non conventionnelles, mises en œuvre essentiellement à travers * des opérations spéciales d’apport de liquidité et * des interventions sur certains marchés obligataires, comportant notamment l’achat d’obligations sécurisées. Je crois que le Conseil des gouverneurs de la B.C.E. a démontré sa capacité à maintenir le cap du vaisseau « monétaire » européen à travers la tempête financière souvent décrite comme la plus grave survenue depuis la Grande dépression..[...] Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne assigne à la B.C.E. la responsabilité de maintenir la stabilité des prix. La B.C.E. s’est immédiatement fixé une référence numérique claire, qui est une mesure publique et transparente. Le Conseil des gouverneurs de la B.C.E. a en effet défini la stabilité des prix comme un taux d’inflation annuel dans la zone euro inférieur à, mais proche de 2 % à moyen terme. Au terme de bientôt douze années d’expérience avec l’euro, nous pouvons juger si la B.C.E. a rempli son mandat avec succès. Or, au cours de ces douze années, le taux d’inflation annuel moyen dans la zone euro a été de 1,97 %. Nous avons donc assuré la stabilité des prix dans la zone euro sur un horizon déjà assez long. [Quand on scrute le graphique 2 des taux d'inflation ci-dessus, l'assertion précédente ne peut que laisser perplexe] Ce résul...
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